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Dossiers › TEMOINS/ACTEURS

Philippe Bonnefous

"A 19 ans, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre…

En mai 1968, je terminais ma troisième année d’apprentissage au Centre d’Instruction d’Air France de Vilgénis, près de Massy-Palaiseau en région parisienne.

Nous étions en plein examen, lorsque les militants de la CGT sont venus appeler nos professeurs à la grève. Le Centre fut fermé pendant plus de trois semaines au cours desquelles les apprentis qui le pouvaient retrouvèrent leur domicile. Ma ville natale, Béziers, étant trop loin avec les problèmes de transports dus à la pénurie de carburant qui commençait, je suis parti chez un copain à Saint Quentin dans l’Aisne sur un vieux tandem (seul moyen de locomotion à notre disposition). Nous dûmes passer nos examens plus tard et j’obtins mon CAP de « Mécanicien de Cellules d’Avions » le 28 juin.

N’ayant pas eu une éducation sociale, politique, philosophique et une analyse sur la lutte des classes, je ne comprenais pas trop bien ce qui se passait. C’est bien plus tard que je pus mesurer l’ampleur et la dimension politique de cette formidable lutte aussi bien sur la question des avancées sociales que sur les bouleversements sociétaux qui suivirent malgré les limites et les revirements…

Après des vacances bien méritées, j’ai commencé à travailler à Air France au Centre de Révision de Toulouse Montaudran fin août 1968. Dans cette usine qui faisait les grandes visites des avions petits et moyens courriers, la CGT était très influente.
Mes collègues de travail n’ont pas manqué de me raconter l’occupation de l’usine, l’éviction du Directeur, les tours de garde pour entretenir les locaux, le matériel, et faire tourner les moteurs des avions tous les jours. Et cette fierté d’avoir entretenu l’outil de travail jusqu’à la reprise !

Ils m’ont expliqué avec beaucoup d’enthousiasme ce qu’ils avaient obtenu avec un bond en avant permettant l’obtention de nombreux acquis (le terme « conquis » est certainement plus approprié).
Certains camarades pensaient qu’il aurait fallu aller plus loin en renversant le Pouvoir pour construire une autre société…trouvant que la CGT aurait dû s’engager dans cette prise du Pouvoir. C’était le cas du Secrétaire de la Section CGT qui, déçu, après la grève avait démissionné de son mandat.

Près de trois mois après la grève, lorsque je suis arrivé à l’usine, je sentais un climat empreint d’un sentiment de force collective et, ce qui m’a marqué profondément, c’est cette culture de débat qui irriguait les différents ateliers. Tout le monde n’était pas toujours d’accord sauf pour être unis devant le patron…

Je compris rapidement quels avaient été les enjeux de cette mobilisation massive des salarié-e-s français et cela a contribué largement à ma prise de conscience en forgeant les fondements de mon engagement militant.

Après plusieurs mois de réflexion, je décidai d’adhérer à la CGT et de militer.

Mon témoignage est bien modeste au regard de ceux de nombreux camarades tels que mon ami Claude MESPLEDE, qui ont vécu et animé cette lutte de mai 1968. Claude était Secrétaire Général de la Section CGT d’Orly Nord. Je vous recommande la lecture du récit qu’il en a fait dans un texte écrit pour les Editions du Caïman avec 25 romanciers et autant de dessinateurs."

Philippe Bonnefous

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