Didier Daeninckx publie un nouveau récit noir et, à son habitude,dans une intrigue menée tambour battant, à travers les yeux d’un enfant de la banlieue devenu vétérinaire en Normandie, qu’une mort tragique ramène chez lui, c’est à une peinture au vitriol de notre histoire qu’il se livre.

Cette fois, c’est un cri d’alarme qu’il lance à ceux qui le suivent depuis Meurtres pour mémoire, auxquels il ne cache ni son angoisse ni son indignation devant des collusions contre nature qui permettent à des élus - et il ne s’agit pas ici de Serge Dassault -de conserver le pouvoir à n’importe quel prix.Certains ne manqueront pas d’accuser Daeninckx de « désespérer Courvilliers», mais aussi dérangeant que puisse paraître son dernier roman, on aurait tort de refuser d’entendre celui qui dénonçait le massacre des Algériens d’octobre 61, l’ignominie de l’Exposition des Kanaks, célébrait Louise Michel et la Commune de Paris, Manouchian et la MOI,et qui, aujourd’hui nous bouscule. Salutairement.

Roger Martin

"Artana ! Artana ! " Didier Daeninckx, 2018, éditions Gallimard,18€.