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Pensions. 25 ans de recul. Journée d'action le 31 janvier.

Depuis un quart de siècle, tous les moyens sont bons, aux yeux des gouvernants successifs, pour réduire les pensions de retraite. Macron et son gouvernement vont encore plus loin dans la spoliation des retraités.

Dans son édition du 24 septembre, le quotidien Les Echos explique à ses lecteurs comment des cadres administratifs, pantouflant dans différents ministères,ont «vendu» à leurs ministres de tutelle la solution qu’ils jugeaient la moins risquée pour économiser quelques milliards d’euros dans le cadre de l’exécution du budget en 2019. Ils ont convaincu le gouvernement d’augmenter les retraites de seulement 0,3% en 2019 et en 2020. Cela vient après une réduction des pensions nettes de 1,83%, via une augmentation de la CSG en 2018.

Le scénario de la régression pour les retraités

Aux yeux des technocrates de Bercy, il était plus risqué d’infliger cette punition aux fonctionnaires qui pouvaient se mettre en grève. D’où également, le petit 0,3% d’augmentation des Aides personnalisées au logement (APL) et des allocations familiales. Le gouvernement tape sur les ménages les moins armés pour se défendre. Cynique, un des défenseurs de cette spoliation a déclaré aux Echos: «On regarde les scénarios, on s’engueule, les ministres commencent à en parler entre eux, mais c’est seulement en juillet-août que tout se précipite».

Ces attaques contre les retraites sont constantes depuis un quart de siècle. En 1993, la réforme Balladur a fait passer progressivement le mode de calcul des pensions versées par la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (Cnav) des dix meilleures années aux 25 meilleures années, pour les natifs de 1948 et après. On a fait aussi calculer la revalorisation annuelle des pensions sur les seuls prix mesurés par l’Insee. Elles ont donc été désindexées de l’augmentation moyenne annuelle des salaires et de la création de richesses.D’autres réformes des régimes spéciaux ont ensuite dévalorisé les droits à pension de toutes les catégories de retraités.

600€ de perte annuelle en quatre ans

Le chiffre de 0,3% annuel d’augmentation des pensions a été choisi en considérant que la hausse moyenne annuelle des prix serait de 1,6% en 2019 et en 2020. Ce qui diminue le pouvoir d’achat de nos pensions de 1,3% deux années de suite. Il en ira de même pour l’APL que perçoivent certains retraités locataires, dont beaucoup de femmes seules.

En 2019, une personne retraitée vivant seule percevra 15 045€ de pension nette annuelle,quand elle avait perçu 15 000€ net en 2018. Une revalorisation de 1,6% lui aurait donné 15 160€. C’est une perte proche de 120€ sur l’année 2019 et autant en 2020. Ces 240€ de perte annuelle au bout de deux ans viennent s’ajouter aux 280€ perdus annuellement sur cette même pension à partir de 2018 via le prélèvement accru au titre de la CSG. En seulement quatre années, la perte de revenu annuel est d’environ 600€. Ce n’est pas tolérable!

Double peine pour les retraités locataires

En France, le montant mensuel moyen de l’Aide personnalisée au logement est de 225€ et cela concerne 6,5 millions de ménages, dont un certain nombre de retraités. Une augmentation tenant compte de l’inflation moyenne la ferait augmenter de 3,55€ par mois en 2019. Avec une hausse de 0,3%, ce sera 70 centimes d’euros environ, soit une perte de solvabilité de 34,20€ sur un an. C’est une double peine pour les retraités modestes bénéficiant de l’APL.

Trop de retraités ont des charges fixes mensuelles qui ne laissent qu’un « reste à vivre » insuffisant pour se nourrir, se vêtir et se soigner, une fois payées les dépenses incompressibles liées au logement et à l’énergie. Au point que certains économistes, connus pour avoir conseillé Emmanuel Macron, doutent de l’efficacité de la stratégie, tout en défendant des politiques libérales. C’est le cas de Philippe Aghion qui, dans Le Figaro du 22 septembre parlait d’un «vrai désaccord avec le gouvernement. À court terme, je pense que c’est une erreur de fixer à 0,3% la revalorisation des pensions quand l’inflation est à 2% », disait-il.

Les retraité-e-s ont toutes les bonnes raisons de refuser la politique qui leur est imposée. Toutes les bonnes raisons de rejoindre les appels à se rassembler et à manifester le 31 janvier avec les 9 organisations de retraité-e-s. 

Dossier de Vie nouvelle


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