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L’exil s’expose sous la houlette de Picasso à Toulouse

80 ans séparent l’enfer de la Retirada et celui des êtres humains qui traversent, aujourd’hui, la Méditerranée ; tous fuyant les guerres et la misère. L’exposition « Picasso et l’exil », confortée par la journée des réfugiés de l’ONU tous les 20 juin, dégage une ambiance mêlée de souffrance et d’espoir. Dernier jour : dimanche 25 août aux Abbatoirs de Toulouse.

Dès l’entrée dans le musée, les panneaux et les affiches du collectif des associations qui organisent la journée de déambulation dans la ville accueillent le public. Deux femmes luttant contre la tramontane d’hiver dans le camp de Rivesaltes nous invitent à suivre le chemin tracé sur deux étages des Abattoirs de Toulouse transformés en musée. C'est une rénovation architecturale particulièrement réussie ; le lieu a cette capacité de faire vivre la culture picturale, photographique et sculpturale dans la ville rose.

Picasso chef d’orchestre

Tableaux et photos s’entremêlent au cours de l’exposition où de nombreuses œuvres de Picasso et de ses contemporains ont été déplacées pour l’occasion.Le maître, tout d’abord, pris en photo en 1937 par sa compagne de l’époque, Dora Maar, sur un escabeau devant Guernica, dans l’atelier des Grands-Augustins à Paris, en mai-juin 1937, s’impose en chef d’orchestre d’une visite où l’émotion bat son plein.

« Picasso et l’exil » rencontre un réel succès. L’exposition met à jour une histoire forte et douloureuse, en pleine commémoration des 80 ans de la Retirada, et montre à quel point Picasso a eu une influence déterminante sur l’élan créatif de nombreux artistes espagnols. Ce ne sont pas des « copieurs », loin s’en faut, mais des artistes inspirés d’un souffle du génie, à un niveau qui peut rappeler en musique un Mozart.

Dans l’exposition permanente, on ne peut échapper à La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin, composé en 1936 comme rideau de sceÌ€ne pour le ThéaÌ‚tre du Peuple. La commande a été faite par Jean Zay, alors ministre de la culture du Front Populaire. Grâce à Luis Fernandez, peintre et ami de Picasso, la gouache originale est agrandie selon la méthode de la mise au carreau. Picasso appose sa touche en guise de signature : il accentue le trait par quelques éclats de peinture noire et ajoute des rehauts blancs dans la couronne de fleurs du jeune homme et dans l'habit d’arlequin.

La mise à mort d’une République

Par l’estampe d’Antonio Rodriguez Luna exprimant la souffrance collective d’un camp d’internement, la lettre terrible et émouvante d’un couple exilé ayant été obligé d’enterrer son bébé dans le sable, ou une photographie sur laquelle est posée un drapeau de la République espagnole, la mise à mort de la République est reprise, inlassablement. L’évocation de Guernica, sous toutes ses formes, transpire aussi dans toute l’exposition.Nous sommes quasiment assiégés par le courrier des exilés exposé sur une très grande table autour de laquelle on peut consulter des lettres, des cartes postales venues et envoyées du monde entier.

« C’est un saut dans l’histoire qui permet de mieux comprendre celle du présent », écrit un journaliste de La Dépêche du Midi, lors de l’ouverture de l’exposition qui est visible jusqu’au 25 août 2019.

De 1939 à 2019, même combat solidaire

Le présent saute aux yeux à partir de l’initiative du collectif qui réunit des associations toulousaines, dont la LDH, Amnesty International et la Cimade, pour dénoncer le sort fait aux exilés qui, aujourd’hui, subissent l’affront d’une Europe frileuse et repliée des peurs irrationnelles.
Au programme, la participation à l’exposition, des courts métrages, des témoignages, des découvertes de musiques d’exil, du théâtre, de la danse et bien sûr une déambulation dans le centre de Toulouse, pour aboutir à une fanfare sur les bords de la Garonne.

Et dans cette initiative, la présence de la jeunesse étudiante de Toulouse est très importante. Une belle leçon de solidarité qui permet de finir sur une note d’espoir. « La solidarité sera toujours la plus forte », exprime une banderole de la manifestation de ce 20 juin, décidément pas tout à fait comme les autres.

Yvon Huet

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