Jean-Emmanuel Ducoin nous fait revivre l’ambiance du Tour de la France 1985, celle des années 80, de Mitterrand et de la gauche au pouvoir.
En 1985, Bernard Hinault remporte son cinquième et dernier Tour. Jean-Emmanuel Ducoin suit sa première grande boucle en touriste, avec Paul, son grand père qui conduit sa vielle Simca 1 000.
Mus par la même passion pour Bernard Hinault, ils parcourent le pays et assistent sans le savoir au basculement d’un monde : celui de la fin des promesses de mai 81 oubliées sur l’autel du réalisme économique (déjà)… C’est la casse de la sidérurgie, la fermeture de Manufrance…
Les ouvriers se sentent trahis, tandis que l’arrivée de Bernard Tapie dans le cyclisme transforme les meilleurs coureurs en millionnaires. Trente ans plus tard, aucun Français n’a réussi à regagner cette épreuve mythique. Une sacrée déconvenue dans le pays qui inventa la plus belle course cycliste au monde, celle qui façonna la légende des forçats de la route.
En suivant l’avant-dernier Tour du « blaireau », l’auteur nous emmène dans un voyage cycliste en politique. Il nous fait vivre la disparition de l’âge d’or du cyclisme en même temps que celle d’une certaine idée de la France. Un livre savoureux, bien écrit au propos prémonitoire…
Michel Scheidt
Bernard, François, Paul et les autres, Jean-Emmanuel Ducoin, 2015, Éd. Anne Carrière, 18 €.
Jean-Emmanuel Ducoin est journaliste et écrivain, rédacteur en Chef de l’Humanité, il a suivi 25 Tours de France. Il est l’auteur de nombreux livres consacrés au cyclisme dont Nous étions jeunes et insouciants, écrit avec Laurent Fignon (Éditions Grasset, 2010) et Go Lance, un roman-vrai sur Lance Armstrong (Éditions Fayard, 2013).
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis