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Fonction publique : pouvoir d'achat en baisse, colère en hausse

Mardi 26 janvier 115 manifestations, 120 à 150 000 manifestants, ont été recensés dans le pays à l'appel des fédérations CGT, FO, SUD des Services publics, la fédération CGT de la Santé et de l’action sociale et du SNUTER-FSU. Dans l’unité pour en finir avec l’austérité !
Photo : Bapoushoo


Marylise Lebranchu, Ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, a annoncé la semaine dernière que des négociations salariales seraient engagées à la mi-février. Mais elle s’est empressée d’ajouter que les fonctionnaires « ne devaient pas s'attendre à une grosse augmentation du point d'indice parce que nous sommes dans une situation difficile », ajoutant même qu’elle souhaitait « une augmentation symbolique », tout en assurant qu’elle « entendait » leurs revendications.

Une générosité très sélective

On a là un condensé de la pensée et de la pratique gouvernementales : ce gouvernement n’hésite pas ouvrir grand les caisses de l’Etat, l’argent des contribuables, pour satisfaire les demandes même les plus excessives du MEDEF, si peu contribuable, mais se trouve fort démuni dès lors qu’il s’agit de répondre aux revendications même les plus modestes des salariés.

On voit aussi l’utilité de la rengaine sur la dette et la crise : elle est censée justifier les libéralités accordées, non pas aux entreprises mais à leurs actionnaires et la diète imposée aux salariés du public. Le Ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, de son côté demande aux patrons du privé de pratiquer « la modération salariale », ils n’ont nullement besoin de cette recommandation, mais c’est une caution dont ils vont assurément profiter.

Un peu de démagogie, un zest de menaces

Et pour tenter de diviser l’opinion et les salariés, la Ministre use et abuse d’une forme de compassion particulièrement démagogique : « Moi, j'ai choisi il y a deux ans d'augmenter ceux qui avaient le moins, les fonctionnaires de catégorie C ». La messe est dite.

Pour celles et ceux qui ne se rendraient pas à ces arguments éculés, le Premier Ministre ajoute régulièrement que nous sommes en guerre et que chacun doit se plier à la rigueur des temps de guerre. Pour finir, si cela ne vous convainc toujours pas, n’oubliez pas que l’état d’urgence est en vigueur et que les manifestations ne sont pas les bienvenues.

Mais les agents de la Fonction publique ne se contentent pas de cette écoute « bienveillante » ni d’une promesse d’augmentation « symbolique » et ne se résignent pas sous la menace. C’est pourquoi ils ont décidé, bravant l’état d’urgence, de descendre dans la rue et ils ne manquent pas de raisons de le faire.

Le déni de la situation des fonctionnaires

Gouvernement et médias tentent de justifier le gel du point d'indice des agents de la fonction publique par le faible niveau de l'inflation en France. C'est un argument fallacieux, car de 2010, début du gel du point d'indice, à 2013, le taux d'inflation s'élève à + 6,41 %. Et cela a des conséquences graves sur le pouvoir d'achat des agents de la Fonction publique et ce, dans ses trois composantes :

· Dans la Fonction publique d'Etat, la perte de pouvoir d'achat entre 2010 et 2013 est évaluée à - 5,96 %, soit 2500 € environ par an.
· Dans la Fonction publique hospitalière elle est évaluée à - 4,82 %, soit 2300 €,
· Dans la Fonction publique territoriale, elle est évaluée à - 3,71 %, soit près de 1900 €.
L'Etat mais ce n’est malheureusement exceptionnel, suit la même logique que le patronat applique à ses salariés, qui ont vu leur pouvoir d'achat régresser de 4,11 %, soit 2100 €/an, pendant la même période.

"C'est une situation inédite" dit Jean Marc Canon, secrétaire général de l'UGFF (Union générale des fédérations de fonctionnaires), "La valeur du point a décroché de 7 % par rapport à l'indice de la consommation, et, parallèlement les cotisations retraites ont augmenté de 2 % depuis 2010. Cela fait une perte de 9 % du pouvoir d'achat en moyenne " explique-t-il au journal l'Humanité.

La Santé et l’action sociale était de la partie, notamment dans l’Assistance et les hôpitaux publics où l’austérité là aussi génère des situations insupportables tant pour les personnels que pour les usagers.

"Mais tout ça n’empêche pas François…"*

Les agents de la Fonction publique ont engagé à leur manière combattive l’année 2016, dans de nombreuses entreprises des salariés se mobilisent, les retraités se retrouveront le 10 mars pour l’amélioration de leur pouvoir d’achat à l’appel de neuf organisations de retraités. Bonne année à toutes et à tous !

* Pardon à Eugène Pottier, l’auteur de la chanson "Elle n’est pas morte" (La Commune de Paris), d’avoir remplacé Nicolas par François.

Pascal Santoni

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