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De quoi Myriam El Khomri est-elle le nom ?

 Le gouvernement prépare la casse du Droit du Travail et présentera le 9 mars le texte de loi liberticide. Pourquoi François Hollande fait-il de Myriam El Khomri, toute nouvelle ministre du Travail, une torpille au service du MEDEF ?

Si cette loi était votée au printemps, comme le veulent François Hollande et Manuel Valls, rien ne prouve qu’elle conduise à une réduction durable du chômage. Mais tout laisse penser que cette précarisation supplémentaire de l’emploi selon des désirs du patronat fera rentrer moins d’argent dans les caisses de la Sécurité sociale et des retraites.

Pourquoi une telle loi ?

Pour le comprendre, il faut se souvenir que le président de la République avait promis, après quatre mois de fonction en septembre 2012, de ne pas solliciter un second mandat à l’Elysée s’il ne parvenait pas à inverser la courbe du chômage durant son quinquennat. En bon français, celui du parler vrai, inverser la courbe du chômage signifie arriver en fin de mandat avec moins de chômeurs inscrits à Pôle Emploi qu’au début de ce mandat. Hollande s’engageait ainsi à tenir la promesse que Sarkozy n’avait pas su tenir avant lui, puisqu’il avait terminé son mandat avec 700.000 chômeurs de plus , soit 10% de la population active sans emploi, lui qui promettait, en 2007 d’arriver en 2012 avec seulement 5% de chômeurs.

Mais comment inverser la courbe du chômage ?

Pour tenter de gagner son pari, Hollande avait confié le ministère de l’Emploi à Michel Sapin, énarque comme lui de la promotion Voltaire. Mais Michel Sapin passa deux ans à regarder défiler les chiffres du chômage qui augmentaient de mois en mois, démentant sans arrêt ses pronostics et ses commentaires hasardeux sur l’inversion de la courbe pour le mois d’après. Au bout de deux ans, Hollande sortit de là son ami qui sentait déjà le sapin et lui confia les Finances.
Vint alors François Rebsamen qui ne fit pas mieux entre avril 2014 et septembre 2015. Il avait beau répéter, lui aussi, que les chiffres des mois prochains seraient meilleurs que ceux qui venaient de tomber pour les mois d’avant, rien n’y faisait. Le chômage augmentait toujours à la manière dont survivait le canard à cuisiner raconté à la radio par Robert Lamoureux quand nous étions encore jeunes. La mort de son successeur à la maire de Dijon permit à Rebsamen de faire sa valise pour aller de nouveau se réfugier dans ce beffroi Bourguignon qu’il aurait mieux fait de ne pas quitter.

Trois ans plus tard le chômage court toujours

Nous en étions à 41 mois de présidence de François Hollande et le chômage augmentait toujours. De plus de 600.000 personnes pour la seule catégorie A, depuis son arrivée à l’Elysée. Cette catégorie est celle des demandeurs d’emploi qui n’ont pas eu une seule heure de travail dans le mois. Hollande et Valls savent désormais que l’engagement pris en septembre 2012 par le président au 20H de TF1 ne pourra pas être tenu. Sauf à tricher avec les chiffres. Pour approuver la triche, on peut compter sur Gattaz et le MEDEF puisque il y a toujours de nouvelles aides à la clef pour le patronat. Mais il fallait trouver une potiche pour organiser la triche. On n’avait pas besoin d’une pointure politique au ministère de l’emploi. Ni d’une personne ayant une expérience syndicale, voire même patronale en entreprise. Il fallait trouver une personne susceptible d’obéir aux ordres venus de l’Elysée, de Matignon, de Bercy.

Le profil de l’emploi

Quelqu’un lança le nom de Myriam El Khomri. Elle était secrétaire d’Etat à quelque chose depuis quatre mois. Elle était née à Rabat de père Marocain et de mère Bretonne, ce qui devait constituer un atout dans notre société métissée. Voilà quelques années, elle avait écrit à trois élus socialistes franciliens : Claude Bartolone, Daniel Vaillant et Annick Lepetit. Elle voulait décrocher un premier travail à la fin de ses études de droit. Elle l’obtint, adhéra au Parti socialiste et devint plus tard députée de Paris. Elle avait opéré comme Rachida Dati, qui, voilà longtemps déjà, alla trouver Albin Chalandon pour investir le RPR de Chirac.

Séduire le patronat pour une poignée d’emplois

Pour Hollande, Valls et Macron, confier le ministère de l’Emploi à Myriam El Khomri c’était choisir d’envoyer au front une nouvelle tête obéissante car reconnaissante pour tenter de faire avaler aux parlementaires un texte de loi qui prolongerait la semaine de travail à 48 heures en cas de besoin, voire même 60 heures dans certaines circonstances. Ce n’est pas le meilleur moyen de mettre plus de gens au travail. Le texte qui passe en Conseil des ministres le 9 mars prévoit aussi que le refus des syndicats majoritaires d’approuver ce type d’accord d’entreprise, signé par des minoritaires représentant 30% des suffrages aux élections professionnelles, pourra être soumis à référendum auprès des salariés de ladite entreprise. Une mesure démocratique ? Certainement pas dans la mesure où le patron dira souvent : c’est ça ou bien un plan de licenciement, voire la fermeture de l’usine et une délocalisation de la production.

Sa mission : détruire le Code du Travail

Bien qu’elle ait commencé à faire du zèle en promettant de faire passer son texte en appliquant l’article 49-3 de Constitution pour un débat sans vote, la jeune Myriam El Khomri est plus à plaindre qu’à blâmer dans cette affaire. Elle est en service commandé. La preuve, dans l’avion qui le conduisait à Tahiti, ce dimanche, François Hollande a affirmé qu’il « faut rester sur la philosophie du texte telle que je l’ai définie».

On devine que c’est dans le but évident de donner des gages au patronat afin qu’il embauche plus facilement entre l’été 2016 et la fin de l’hiver 2017, histoire de tenter d’obtenir quelques mois d’inversion de la courbe du chômage pour pouvoir se représenter pour un second mandat. Avec toutefois 600.000 chômeurs de plus qu’en 2012.


Gérard Le Puill

 

Près de 500 000 pétitions signées contre la loi El Khomri/Gattaz !

Signez la pétition ICI


 Réunion d'une intersyndicale à la CGT

La CGT a convié neuf syndicats à une intersyndicale mardi, afin d'échanger sur "l'analyse de la situation sociale, économique et politique, puis d'évaluer les champs d'éventuelles actions et initiatives communes", est-il indiqué dans l'invitation, envoyée aux dirigeants des neuf syndicats."La FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens) étaient présentes mardi à 18 heures dans les locaux de la CGT, à Montreuil.

A l'issue de la rencontre un communiqué commun a été diffusé. Les organisations signataires se retrouveront le 3 mars prochain afin d’approfondir leurs analyses.


 


Télécharger le document : tract_10mars2016.doc
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