Voici le nouveau roman graphique d’Alain et Désirée Frappier. Après la manifestation de Charonne de 1962, les années 80 et le droit à l’avortement, les auteurs dessinent ici une histoire du Chili, de 1948 à 1970, à partir des souvenirs d’enfance et de jeunesse de Pedro Atias.

 Le récit repose à la fois sur la littérature, l’histoire, le militantisme politique, le football, les musiciens Angel Parra et Victor Jara… Passionnant et bouleversant. Caché derrière ses hautes montagnes, le Chili a été le laboratoire du libéralisme. Dans les années 60, Pedro fait partie du MIR, un mouvement d’extrême gauche très dynamique à l’époque.

Contre l’avis de son parti, Pedro choisira tout de même de voter Allende. À travers l’enfance et l’adolescence de Pedro, on revit le bouillonnement d’une part de l’histoire chilienne, rythmée par la guerre froide, la révolution cubaine et les espoirs qui accompagnent l’élection de Salvador Allende. Avec tendresse et nostalgie, les textes et les illustrations de Désirée et Alain Frappier dressent le portrait d’un héros fragile et de sa terre du bout du monde. Au Chili, quarante ans après Pinochet, le capitalisme est toujours présent, la volonté de s’émanciper aussi.

Michel Scheidt

Là où se termine la terre, Désirée et Alain Frappier, 2017, éditions Steinkis, 20 €.