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Livre. Georges Séguy. Ce que la vie lui a appris

De nombreux hommages ont été rendus à Georges Séguy, décédé le 16 août 2016. L’IHS et les éditions de l’Atelier viennent de publier la retranscription d’entretiens filmés sous le titre :Ce que la vie m’a appris.Mémoire vivante d’un homme d’action.

De la Résistance à la démocratie sociale, en passant par tous les événements marquants de la seconde moitié du XXe siècle, Georges Séguy aura réalisé un parcours dynamique autant que transparent, humain autant qu’exigeant.Son expression coule en 17 chapitres et nous commençons par le plus dur, sa déportation à Mauthausen qui le fit vite devenir adulte lors de 18 mois de calvaire.

L’horreur de la déportation

Son étonnante capacité de résistance, tant physique que morale, lui permettra non seulement de survivre, mais lui apprendra, dans des conditions extrêmes, les bases de la lutte contre la barbarie. Cela passera avant tout par la construction de la solidarité avec ses camarades détenus avec le concours d’un réseau de résistance internationaliste d’une grande efficacité.

Comme d’autres déportés connus ou non, il devra supporter le décalage entre ce qu’il aura vécu et l’appréhension qu’en avait la France de la Libération qui ne se rendait pas encore compte de l’énormité de la sauvagerie nazie, sans compter le choc lié au vide laissé par ses camarades disparus.

Eloigné de la typographie pour des raisons de santé et plongé dans l’univers des cheminots « à l’air libre » par l’apprentissage de l’électricité, il passera de la Résistance à la vie syndicale. Ilsera appelé très rapidement à des responsabilités importantes dans la Cgt. Il sera très représentatif de cette génération montante du monde du travail qui n’avait que 18 ans à la Libération (photo)

L’unité syndicale

Enfant du Front populaire, il n’oubliera pas les leçons de cette période de l’histoire où la scission de l’organisation syndicale avait été surmontée grâce à la force du mouvement populaire.
Le syndicalisme façon Georges Séguy, ce sera aussi la fraternité, la joie autant que le choc des idées, des différences qui se surmontent dans la lutte commune face à un adversaire qui ne désarme jamais et utilise toutes les ficelles possibles pour déstabiliser et diviser le monde du travail.

C’est aussi le NOUS, utilisé notamment lorsqu’il parlera du déroulement des négociations, reflétant ainsi son état d’esprit collectif autant que modeste.

Le respect de la diversité

Georges Séguy ne mâchera pas ses mots quand il affichera clairement, tout en respectant ses camarades de l’époque, ses divergences avec certaines orientations de son parti concernant les périodes de désenchantement liées à l’échec d’un modèle soviétique avec lequel il aurait souhaité que les communistes, autant que la Cgt, prennent leurs distances bien plus tôt. Mais il ne criera pas avec les loups. Il exprimera une exigence, celle du respect de la diversité dans la démocratie sociale, quel que soit le pays. Il assumerasa conviction sans pour autant tomber dans une polémiqueà laquelle il ne se rabaissera jamais.

Un homme exemplaire

L’expression de Georges Séguy, comme le disent Elyane Bressol et François Duteil dans leur postface, se déguste comme une « friandise » dans le sens où l’enseignement de toutes les périodes dont il parle, particulièrement mai 1968, est ponctué d’expressions de rires et de sourires qui donnent plus envie encore de l’écouter à travers les lignes. Dans ce tapis rouge de souvenirs, le plus important aura certainement été d’avoir eu à prendre le relais en 1967 de Benoît Frachon, à la tête de la Cgt. Tâche immense à la veille de grands changements où il aura tout le temps joué la carte de la transparence et de l’honnêteté intellectuelle, en laissant toujours une trace forte, grâce à ses écrits. Il ne se taira jamais face aux contorsions de ceux qui auraient voulu que mai 1968 ne laisse que le souvenir des voitures brûlées de la rue Gay-Lussac.

Quelle que soit notre génération, nous avons beaucoup à apprendre d’un homme exemplaire qui, dans les pires et les meilleures conditions, aura été un « incorrigible optimiste ».

Yvon Huet

Photo de Une : Le 10 janvier 1974, Georges Séguy, secrétaire général de la CGT rend visite aux dockers de Dunkerque en lutte pour leurs conditions de travail (© Danielle Guardiola)

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