Octobre 2021, comme chaque année, nombreux ont été les militants politiques et syndicaux à se rassembler à Châteaubriant et ailleurs pour la commémoration des 80 ans du massacre, au nom du devoir de mémoire.

Le 22 octobre 1941, 27 patriotes français détenus au camp de Choisel ont été fusillés par les Allemands dans la carrière de Châteaubriant, en Loire-Atlantique. Au total, ce sont 48 hommes qui ont été sacrifiés ce jour-là, également à Nantes et Suresnes, au Mont-Valérien, en représailles de la mort d’un officier allemand.

Leur crime ? Ils luttaient contre l’occupation et avaient participé à des manifestations, des distributions de tracts et à des actes de résistance. Pour avoir milité et exprimé leur désaccord, ils ont été choisis et désignés par le gouvernement de Vichy, à la demande des Allemands. Ils étaient communistes et pour une partie d’entre eux, adhérents à la Cgt ; 13 étaient mineurs ou proche de la majorité, 21 ans encore. Guy Mocquet, le plus jeune d’entre eux, n’avait que 17 ans.

« Les barbares voulaient les tuer, ils les ont rendus immortels », Georges Politzer

Cet acte barbare, qui a soulevé une vague d’émotion dans le monde entier, a marqué un tournant dans l’histoire de l’occupation et la lutte contre la collaboration en provoquant une prise de conscience dans l’opinion publique en faveur de la Résistance.

Célébrer la mémoire des exécutés du 22 octobre a toujours du sens aujourd’hui, avec la montée et la banalisation des idées d’extrême droite et les dérives autoritaristes et liberticides. Plus que jamais, nous devons rendre hommage à ces hommes qui se sont battus pour leurs idées et se sont sacrifiés pour que les générations dont nous faisons partie aujourd’hui puissent vivre pleinement en tant que citoyens dans un pays libre et démocratique.

L’amicale des amis de Châteaubriant, mise en place à la Libération, continue de perpétuer le travail de mémoire au travers d’actions régulières, pédagogiques, d’information, de commémorations… Chaque année, la mémoire des 27 exécutés est célébrée, mais à l’occasion des 80 ans, les temps forts de mémoire ont été tout particulièrement marqués à Châteaubriant et ailleurs : débats, pièces de théâtre, parution de nouveaux ouvrages, exposition au complexe de la Cgt à Montreuil… ont ponctué cet anniversaire. L’amicale des amis de Châteaubriant a, notamment, publié un ouvrage, La lettre, qui reprend les derniers mots, émouvants, issus des lettres envoyées par des fusillés à leurs parents, leur famille…

Lors de la commémoration, Philippe Martinez a souligné « que la Cgt continuera toujours d’honorer la mémoire vivante de ces militants…qui ont fait le sacrifice de leur vie parce qu’ils croyaient qu’un monde meilleur était possible ».

Alors plus que jamais, ne les oublions pas.

Brigitte Yvray

Photo de la Une : Patrice Morel