Le Magazine de l'UCR
je m'abonne
Espace diffuseur
Loisirs › Ecouter/Voir

L’ÉPICERIE CULTURELLE. L’ART À PORTÉE DETOUS


Voilà plus de sept ans que l’Épicerie culturelle sillonne les villages pour offrir des spectacles de qualité à ceux qui en sont le plus éloignés. Elle intervient dans les écoles, les foyers de vie et collabore à la formation des élus de CSE ou de CHSCT.

Considérant l’art comme un bien de première nécessité, l’Épicerie culturelle, avec sa camionnette rouge et jaune, propose des représentations aux villageois du Beaujolais ou de Haute-Saône. Reprenant l’idée de Jean Bojko qui avait investi la Nièvre, l’association organise des tournées pour amener le spectacle vivant là où il n’est pas. Sur les places publiques, les parvis d’église ou dans les cours d’école, la troupe vient offrir gratuitement un spectacle aux habitants qui ne connaissent pas au préalable le programme.

Au plus près des spectateurs

Depuis 2015, l’Épicerie culturelle a ainsi organisé deux tournées de douze villages en Beaujolais. « On joue quatre fois par jour dans quatre lieux différents pendant trois jours », explique Olivier Perriraz, ancien photographe à La Vie Ouvrière, devenu comédien et metteur en scène. Et de continuer : « On a ainsi joué devant plus de 15 000 personnes dans des villages de 150 à 500 habitants où tous nous remercient, comme ce couple de retraités agricoles à Saint-Bonnet-le-Troncy, dans le Rhône, visiblement très pauvres, qui sont toujours présents ». Que ce soit La fête à Moussa, un conte d’après l’œuvre d’Henri Gougaud, Victor Hugo, l’âme du peuple, un spectacle tiré des écrits politiques de l’écrivain, Du vent dans les feuilles, d’après Rolland Dubillard et son théâtre de l’absurde, ou 36, la vie est à nous, évoquant la conquête des congés payés, les créations sont variées et exigeantes.

En collaboration avec une collectivité locale qui finance la tournée, les référents qui s’investissent dans les lieux visités, le spectacle vivant se déploie dans des territoires éloignés comme dans des foyers de vie. Ainsi, la comédienne Marie Sciascia a travaillé durant un an un spectacle sur la mythologie grecque avec les résidents d’un centre géronto-psychiatrique et d’un foyer pour personnes handicapées.

Un redémarrage tous azimuts

Cette démarche d’éducation populaire, qui s’apparente à un service public, nécessite bien évidemment des financements de la part des collectivités et parfois, ça ne suit pas. « On a été trop gourmand en organisant douze semaines de tournée dans le Beaujolais et les financements n’ont pas suivi », explique Olivier Perriraz.

Après un redressement judiciaire en 2018 et deux années d’arrêt pour cause de pandémie, l’Épicerie culturelle repart sur de nouveaux projets. Ainsi, à la demande de la Mutuelle des territoriaux et hospitaliers (MTH), le spectacle Hospitalis Anima, à partir des témoignages des personnels de santé, traite de la souffrance hospitalière. Avec l’association Osera, un spectacle, Solidairement vôtre, sur la création et le principe de la Sécurité sociale, a été imaginé par des militants et militantes CGT. La pièce est jouée dans les Unions locales, les Unions départementales, les congrès, comme le 6 avril prochain à Super Besse, lors de la conférence régionale CGT d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les revendications syndicales peuvent ainsi s’adosser au spectacle vivant pour susciter le débat.

En lien avec le monde du travail

Au sein de l’équipe de l’Épicerie culturelle, les militants sont nombreux, tels Jean-Raymond Murcia, ancien cheminot, très actif au sein de l’Union artistique et intellectuelle des cheminots de France (UAICF), Murielle Pereyron, militante de la fédération CGT des organismes sociaux ou encore Lise Bouveret, syndicaliste très active dans les domaines de la formation et de l’action culturelle en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce n'est donc pas un hasard si l’association est en lien avec le monde du travail.
Elle intervient dans la formation des élus des CSE sur la création et le montage des projets culturels, mais aussi des CHSCT dans l’écriture et la lecture en public des témoignages des salariés en souffrance.

Les quinze premiers jours de juillet, la camionnette de l’Épicerie culturelle repartira en tournée en Haute-Saône, dans la Vallée de l’Ognon, pour présenter Hospitalis Anima et Diafoirus Laborantis, sur la pratique de la médecine, à partir d’un montage de textes de Molière dont on célèbre cette année les 400 ans. « Ce sera l’occasion de se moquer des diafoirus qui envahissent les plateaux télé aujourd’hui », sourit Olivier Perriraz. Avec Animalités, puisant dans l’œuvre de Jacques Prévert, on découvrira aussi que la poésie aide au questionnement politique. Une programmation de qualité à promouvoir sur tous les territoires.

Amélie Meffre


L’Épicerie culturelle - 30, rue Servient - 69003 Lyon. Tél. : 06 72 73 59 76 -
www.epicerie-culturelle.com

Préparer ma retraite
Vous vous interrogez sur la date exacte de votre départ à la retraite.Sur la date à partir de laquelle vous devez faire valoir vos droits à la retraite, les démarches à entreprendre, le montant de votre ou vos pensions...

Lire la suite


Mes droits en chiffres
Retraites, Pensions, Allocations, Minima, Sécurité sociale, CMU, APA, SMIC, RSA; Prix, Loyers...

Lire la suite

Ce qu'il faut savoir
CSG et CRDS des retraites en 2021 Nouveau !

Lire la suite

TEMOINS/ACTEURS
Madeleine Riffaud ou la résistance au cœur

La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis

Lire la suite