Héros de deux aventures pittoresques, le sage Dachi El Ahmed, dont le nom n’évoque pas à la légère le créateur du roman noir américain, est tiré de sa retraite marseillaise par son vieil ami Raoul.

Qui a tué le dompteur du cirque Pantaleoni, mini Tour de Babel, quasi anachronique? Les assassins potentiels ne manquent pas. Une écuyère hongroise fascinante, un illusionniste mystérieux, une contorsionniste chinoise émouvante, un clown trop triste ou quelque salopard venu de l’extérieur ?

Embauché comme charmeur de cobra, Dachi va pénétrer les arcanes d’un monde dont il ne sait rien, navigant entre dangers et tentations, sous la protection - très relative - de son maître Omar Khayyâm, parce que l’amitié n’est pas pour lui qu’un vain mot. Outre une intrigue échevelée à souhait et un humour revigorant, on ne manquera pas d’être touché par l’humanité et la tendresse avec lesquelles Maisonneuve sait présenter la vie chaotique d’un cirque à l’ancienne dans un monde à la modernité tapageuse.

Roger Martin

Les tigres ne crachent pas le morceau, Michel Maisonneuve, 2017, Pavillon noir, 14€.