La constatation d'un fait majeur s'impose d'emblée : l'étude, l'interprétation, la compréhension de la sorcellerie européenne ont été profondément marquées par la répression dont celle-ci a été l'objet, du début du xvi … Les sorciers présumés sont souvent des personnes marginalisées ou discriminées, comme les prostituées, les enfants illégitimes, les concubins, les étrangers et les juifs. Le sabbat serait un lieu de réunion des sorciers et sorcières. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, les procès se font plus rares, mais cette tendance s’inverse de 1376 à 1435[33]. Les talimbi devant le tribunal centrafricain Aleksandra CIMPRIČ 6. Le pape Jean XXII publie ensuite en 1317 à la suite de la tentative d'empoisonnement et d'envoûtement sur sa personne une bulle élargissant les droits des inquisiteurs, puis en août 1326 la bulle pontificale Super illius specula, assimilant pratiquement la sorcellerie à l'hérésie[23]. Dans certaines régions d'Afrique du Sud, plusieurs centaines de personnes ont été tuées au cours de chasses aux sorcières depuis 1990[146]. Le début du phénomène de la chasse aux sorcières s’inscrit donc dans un mouvement beaucoup plus vaste tendant à la discipline morale de la société, qui rassemble des tentatives de suppression d’une quantité bien plus nombreuse de conduites, comme la sodomie ou le vol[39]. En 1886 à Luneau, le couple composé de Georgette et Sylvain Thomas brûle vive la mère de celle-ci, l'estimant possédée et responsable de leur malheur[52]. À la différence du magicien lettré, généralement instruit et en possession de grimoires et/ou autres livres magiques, les sorcières et sorciers sont issus de milieux populaires, ne savent usuellement pas lire ni écrire, sont instruits oralement par un proche et servent de guérisseurs et envoûteurs dans leurs communautés. Le gouvernement n’est pas laïc, et bien des souverains étaient influencés par des hommes d’église et la législation ecclésiastique faisait partie du code séculier[15]. With Benjamin Christensen, Elisabeth Christensen, Maren Pedersen, Clara Pontoppidan. Dans cette situation, un durcissement du point de vue légal sur le crime n’était pas malvenu. Au début du XVe siècle apparait également la croyance du pape Alexandre V et d’une quantité grandissante de membres du clergé et de juges laïques en un complot contre la chrétienté par des assemblées et sectes de sorcières et sorciers. Majoritairement des femmes, seules et âgées. Les religions d'origine africaine se sont conservées le plus pures chez les nègres marrons, ou Bosh, qui ont fui le régime de l'esclavage pour constituer des républiques indépendantes à l'intérieur des forêts des Guyanes hollandaise et française. À la suite de cette affaire, le pape rédige une bulle pontificale en 1318, élargissant les pouvoirs donnés aux inquisiteurs pour intenter des procès aux sorciers. Le livre de Friedrich Spee, Cautio Criminalis, écrit à l'époque de la persécution la plus violente en terre germanique, décrit parfaitement le mécanisme implacable qui fait que la sorcière ou le sorcier ne peuvent que mourir ; s'ils n'avouent pas, ils sont accusés de taciturnité diabolique et sont condamnés, s'ils avouent sous la souffrance, ils sont également brulés. 5. Mais ce n'est qu'un cas spectaculaire d'un phénomène qui tend à disparaître. Ces croyances sont immémoriales. Cette première vague dure environ jusqu’en 1520. Le judéo-christianisme, lui, considère qu'il s'agit d'une attaque du démon contre une personne qui en est victime : Jésus a donné l'exemple en délivrant des possédés, en "chassant le démon". Selon Silvia Federici, les autorités inquisitoriales diminuent le rythme des procès après la Réforme. » . Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes. Bernard VALADE, La base idéologique de la proscription de la sorcellerie se met alors en place. Les méthodes sont celles utilisées à toute époque quand l'accusé est jugé coupable avant même que commence le procès. On ne peut avec certitude établir si la circulation des livres sur ce thème, plus nombreux que les manuscrits et plus lisibles a lancé le phénomène de la chasse aux sorcières ou l'inverse, mais les deux phénomènes démarrent de concert[32]. La sorcellerie en Europe La peur brûlée. Aucun autre crime mis à part celui de l'infanticide n'est documenté comme ayant fait majoritairement l'objet de procédures envers des femmes (80 % des inculpations)[18]. Entre 1430 et 1440, un manuscrit rédigé par un auteur anonyme et intitulé les Errores gazariorum apporte une des premières théorisations des vols nocturnes à l'aide de bâtons ou balais et du sabbat des sorcières[28]. Deux enfants de dix et douze ans accusèrent leur mère « pour avoir du pain »[48]. Le philosophe Thomas Hobbes questionne la réalité de la sorcellerie mais considère les condamnations efficaces comme moyen de contrôle social[102],[103]. La persécution des sorcières culmine aux XVIe et XVIIe siècles et coïncide avec la Renaissance, c'est-à-dire le début de l'époque moderne qui est caractérisé par l’humanisme et les débuts de l’imprimerie. Les tribunaux des régions catholiques mais surtout des régions protestantes envoient les sorcières au bûcher. Monter[111], et Alfred Soman[112]. Les lynchages sont particulièrement fréquents dans les États pauvres du nord du Jharkhand, du Bihar et dans l'État central du Chhattisgarh. Les causes de ces chasses aux sorcières sont à rechercher parmi la pauvreté, les épidémies, le manque d'éducation et les crises sociales. La liste ci-dessous est classée par ordre de chronologique de condamnation. Émission du lundi 26 Février à 12h00 sur Beur FM sur « La Sorcellerie ». D’après le Marteau des sorcières[113] Malleus Maleficarum, elles ont le « vagin insatiable ». En mars 2009, Amnesty International rapporte que pas moins de 1 000 personnes accusées de sorcellerie en Gambie ont été enlevées par des « docteurs de sorcières » sponsorisés par le gouvernement et emmenées dans des centres de détention où elles ont été forcées de boire des décoctions empoisonnées[149]. Tout d’abord, il y a celle des autorités séculaires (comme le roi), qui pouvaient prescrire les peines (comme l’exécution) qu’elles jugeaient adéquates au crime de sorcellerie. Sa fille porte plainte le lendemain. La psychiatrie est née au pied des bûchers, les médecins s'interrogeaient sur ce qu'était la possession, les visions, les hallucinations. Ils concluent qu'ils augmentent depuis 1980. Ainsi, on observe une féminisation et une démocratisation des accusés. Dans ce dernier cas, le sorcier supposé est perçu comme n'importe quel criminel, donc poursuivi et condamné comme tel. La pratique sorcière est un phénomène universel qui concerne toutes les cultures. L'exemple le plus connu de cet emploi actuel vise le maccarthysme aux États-Unis, pour dénoncer la croisade anticommuniste du sénateur américain MacCarthy. Dans les campagnes en particulier, ces vieilles femmes exercent parfois comme guérisseuses, et vont faire l'objet d'une persécution systématique pendant un siècle. En outre, l'essor de la médecine et la stabilisation de la société qui font que peur et maladies s'estompent, rendant le besoin d'un bouc-émissaire surnaturel caduc. Introduction. René Girard explique que les boucs émissaires sont universellement répandus, mais que seul le christianisme a pu envisager que les sorciers soient innocents. À ce moment se fixe au Nord de la Loire l’image stéréotypée de la sorcière que l’on connait encore à nos jours. Presque toute la littérature concernant la sorcellerie est imprimée. On peut ainsi comprendre leur grande implication dans la résistance au mouvement des enclosures et la nécessité pour ses défenseurs de briser la résistance féminine[97]. souhaitée], avec des flambées temporaires en Lorraine ou dans le Bordelais vers 1600. Le mouvement de la chasse aux sorcières ralentit et atteint sa fin au XVIIe siècle, pour plusieurs raisons. Avant le développement de l'imprimerie, des manuscrits font leur apparition qui ont pu inspirer les livres imprimés ultérieurement. Une racine bantoue commune (- dog ) désigne le sorcier malfaisant ou son action nocive, socialement condamnée, qu'elle s'exerce inconsciemment ou consciemment, par envie ou par haine. On peut dire que la présence de 12 disciples du diable en forme de bouc sur l’une des miniatures du Traité du crisme de vauderie de Johann Tinctor 1460 est une allusion aux apôtres. Journées Internationales de la Société d'Histoire du droit tenutosi a Montpellier nel 2011. Un code provenant du peuple des Wisigoths, par exemple, datant du VIe siècle fait mention de sorciers nomades levants de terribles tempêtes ou acceptant de l’argent pour jeter de mauvais sorts[38]. Depuis l'antiquité, les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes, mais au XVIe siècle et à la fin du XVe siècle, on constate une recrudescence de conceptions médicales négatives des femmes[réf. Le contexte économique est lui aussi important pour comprendre le phénomène. Il a pu y avoir, au Moyen Âge et à la Renaissance, des résurgences de ces fêtes. Shakespeare publie sa célèbre tragédie, Macbeth en 1603-1607. Selon Maxime Perbellini, le mot « sorcières » apparait en français pour la première fois dans le Roman d'Énéas[12]. S. Alexandrian[115], qui s'exprime sur la magie sexuelle, l'érotisme diabolique et la « Terreur érotique du XVIe siècle », note que Michelet imaginait encore au XIXe siècle et contre la position ecclésiastique qu'on cuisait au sabbat des gâteaux dans le sexe des femmes (ou tout au moins, une hostie sur elle[116]). Le 20, au cours du Club de la presse d'Europe 1, Charles Pasqua (R.P.R.) À la fin du XVIIe en France, les gens qui se font passer pour sorciers sont condamnés pour escroquerie ou empoisonnement, non pour leurs relations supposées avec le diable. Puis une nouvelle vague apparaît de 1560 à 1650. Elles réalisèrent aussi qu'une telle guerre contre les femmes, menée sur une période de plus de deux siècles, était un tournant dans l'histoire des femmes en Europe, le « péché originel » du processus d’avilissement social subi par les femmes avec l’avènement du capitalisme. Dans ce contexte culturel, la nature est peuplée de forces surnaturelles. Il mobilise trois arguments de trois types différents : Pour les esprits rationnels, cette affaire de sorcières n’était que le fruit d’une société superstitieuse. L'HISTOIRE SE RÉPÈTE. Lire la suite, Dans le chapitre « Magie et sorcellerie » De plus, toutes les sorcières qui ne participent pas au repas pour être identifiées sont appelées à faire un rapport ultérieur à leur maître, revenu d'entre les morts, et qui les forcerait ensuite à l'aide de tambours à se rendre au cimetière pour mourir. L'instant d'avant, elle ne savait pas qui avait déposé contre elle et, tout à coup, l'accusée s'effondre quand elle réalise quelles personnes se sont liguées contre elle. Cette théorie peut expliquer le besoin de faire des exemples des sorcières à travers la sévérité de leurs procès. Rien d'étonnant. Au moment des réformes religieuses, au XVIe siècle commence à se propager l'idée que les femmes capables d'être autonomes sont une menace[réf. C'est que la religion est la science du caché, elle ne peut être abordée que pas à […] Brian Levack évalue le nombre des exécutions à 60 000[41]. Selon Silvia Federici, une véritable campagne médiatique est orchestrée pour susciter "une psychose de masse", avec notamment des artistes comme Hans Baldung[94],[95]. La médecine moderne n'a pas pénétré dans les villages indigènes et l'on y fait encore appel aux guérisseurs et aux sorciers. nécessaire]. Des chasses aux sorcières au Népal sont fréquentes et ciblent particulièrement les femmes des castes inférieures[157],[158]. La manifestation de la sorcellerie, une jeune fille à la recherche de cœur qui a été enterré par une méthode de sorcellerie. La situation familiale des sorcières nous est connue dans 440 cas sur 529 : 9 % de célibataires, 38 % de veuves mais 53 % de femmes mariées, proportion elle aussi relativement élevée. menace le Front national de rompre les alliances locales s'il ne renie pas les thèses révisionnistes sur les chambres à […] Lire la suite. United Nations High Commissioner for Refugees. L'Église a changé d'avis sur ce point à la fin du Moyen Âge, avant de revenir à sa doctrine initiale. Une voie que suivirent ses successeurs de Benoît XII à Alexandre V en pérennisant la chasse aux sorcières. les érudits, les légistes et les hommes d'église"[101]. Alphonsus décrit aussi des femmes adorant des sangliers et tuant des enfants, des thèmes récurrents dans la description de la sorcellerie. Le jésuite Friedrich Spee von Langenfeld qui a accompagné de nombreuses prétendues sorcières au bûcher publia sous l'anonymat un livre pour les défendre (cautio criminalis), toute sa vie il se battit pour les défendre, et invitait les juristes et tous ceux qui contribuaient à cette chasse, d'assister à une séance de torture au cours de laquelle il dit avoir vu blanchir ses cheveux en voyant tant de détresse et de souffrance qu'il ne pouvait soulager. LOUANDRE, Ch.-Save for Later. Comme Mary Daly l'a signalé dès 1978, la plupart de la littérature à ce sujet a été écrite « du point de vue du bourreau », discréditant les victimes de la persécution (...) Cette tendance à transformer les victimes en coupables a connu des exceptions, autant parmi la première que la deuxième génération de spécialistes universitaires de la chasse aux sorcières. Certains historiens l'évaluent entre 40 000 et 100 000. Les premières chasses aux sorcières ont lieu dès le deuxième quart du XVe siècle. Les villageois relatent que les exorcistes ont toujours raison car les sorcières trouvées le sont parmi les personnes que le village craint depuis toujours. Le magistrat et le sorcier. Le Cameroun a ré-établi la possibilité de formuler des accusations de sorcellerie durant un procès après son indépendance en 1967[147]. Ces dernières, moins connues, trouvent leurs origines dans les conditions de travail stressantes de l'industrie du thé du personnel adivaci[156]. 732 pages ; 24 cm. Pendant la fin de la dernière décennie de ce même siècle, la même accusation dans la même ville avait un haut risque de mener à une exécution au bûcher[39]. Les manuscrits précurseurs décrits plus haut développent une théorisation des thématiques, et les premières images employées dans ces manuscrits, notamment dans le Champion des dames de Martin le Franc (sorcières chevauchant un balai), le Contra sectam Valdensium de Johann Tinctor (hérétiques vaudois embrassant le postérieur d'une chèvre et chevauchant des bêtes démoniaques, vignettes représentant des chats et des singes). Le procès condamna les époux à 4 mois de prison[51]. De 1436 à 1499, le nombre des procès pour sorcellerie en Europe est désormais en moyenne trois fois plus élevé que dans la période précédente[16]. Les plus cultivées, comme Adrienne d'Heur en 1646 lorsqu'on lui demande si elle croit aux sorciers, sait que si elle répond non, on l'accusera de ne pas croire au diable et donc de s'opposer au dogme de l'Église et que si elle répond oui, on lui demandera d'où elle tient cette certitude suspecte : connaîtrait-elle donc personnellement des sorciers ? La destruction de la sorcellerie en Europe des origines aux grands bûchers, Paris, Plon, 1997, 733 p. », Clio. Magie et Sorcellerie en Europe du Moyen Age à nos jours est un ouvrage sans équivalent. » Recourant massivement aux archives judiciaires, Robert Mandrou, puis Robert Muchembled, le premier pour la France, le second pour les Pays-Bas et d'autres pays d'Europe, ont apporté à cette question une réponse globale. Une indifférence qui a frôlé la complicité, l'effacement des sorcières des pages de l'histoire ayant contribué à banaliser leur élimination physique sur le bûcher, laissant penser qu'il s'agissait d'un phénomène mineur, voire une affaire de folklore. En fonction des rapports de force (existence ou non d'un état central puissant…), soit elles ont fait la « part du feu », soit elles ont réprimé la chasse aux sorciers[3]. C'est dans cette œuvre littéraire que « la femme aux pouvoirs occultes et surnaturels se dédouble sous la figure de la Sybille et celle de la sorcière[13]. On a décrit cette persécution en termes médicaux, une « panique », une « folie », une « épidémie », caractérisations qui toutes disculpent les chasseurs de sorcières et dépolitisent leurs crimes. Goya est sans doute le peintre des Lumières ayant manifesté le plus d'intérêt pour le sujet de la sorcellerie durant les Lumières, avec une abondante représentation. La guerre de la fertilité est attestée par les travaux de l'historien Ginzburg sur les benandantis du Frioul qui vont en rêve combattre les sorciers et démons qui volent les récoltes. La chasse aux sorcières constitue, en effet, pour la pensée rationaliste, un problème que Lucien Febvre, dans un article important pour l'historiographie du sujet, a posé en ces termes : « Sorcellerie, sottise ou révolution mentale ? : Nous-mêmes sommes constitués de nombreux guerriers liés ensemble par la sorcellerie. En 2009, le gouvernement signale que la torture extrajudiciaire et le meurte de prétendues sorcières, généralement des femmes seules, se propagent des hautes terres vers les villes en même temps que les villageois migrent vers les zones urbaines[11]. L'attitude des Indiens est partout la même : alors qu'ils reconnaissent des origines naturelles aux maladies bénignes qu'ils soignent essentiellement au moyen d'herbes médicinales, ils attribuent des causes magiques à toutes les maladies graves. Placée devant de tels débordements de « justice populaire », les autorités ont toujours le réflexe de les contrôler. Il s’agit d’une enquête commanditée par l’Inquisition qui décrit les sorcières, leurs pratiques, et les méthodes à suivre pour les reconnaître. En quoi l'étude du procès de Paolo Gasparutto rend-elle compte du passage des Benandanti de "vagabonds" à de véritables sorciers ? À la suite d'un procès en sorcellerie demandé par Richelieu, le curé est brûlé. Si la sorcellerie n'est au départ qu'une hérésie parmi d'autres, il n'en reste pas moins vrai qu'au cours du XIVe siècle se multiplient les procès qui l'invoquent, avec la magie, comme chef d'accusation[26],[27]. L'historien Trevor-Roper écrit également que la chasse aux sorcières est défendue par, "les pages cultivées de la Renaissance, les grands réformateurs protestants, les saints de la Contre-réforme. Ils lui brûlent ses organes génitaux [162]. En Europe, ce mouvement influencé par les pratiques de persécution des juifs et des lépreux et les méthodes de l'inquisition pour éradiquer les hérésies, débute dans les années 1430 dans l'arc alpin par les procès de sorcellerie du Valais et connaît son apogée des années 1560-1580 aux années 1620-1630 jusqu'à sa remise en cause progressive. Ses auteurs, les inquisiteurs Henry Institoris et Jacques Sprenger, ont le sentiment de vivre la désintégration d'un monde. L'autre aspect de cette focalisation sur la sexualité est l'accusation de rendre les hommes impuissants (« nouer l'aiguillette ») ainsi que la terre et les animaux infertiles. Tout d’abord, le Malleus Maleficarum (1486), par Heinrich Kramer et Jacques Sprenger, deux dominicains. L’accusation de magie ou de sorcellerie s’appuie en partie sur la réputation des individus. La chasse aux sorcières est la poursuite, la persécution et la condamnation systématique et en masse de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie. Si parla di stregoneria, di confronti con l'aviazione. C'est également dans le cadre de cette réflexion menée à la tête de l'Église que, peu à peu, la sorcellerie se trouve assimilée à une hérésie[26]. En 2013, à la suite de la réhabilitation d'Anna Göldin en 2008 en Suisse, Angela Marzullo réalise une œuvre audio intitulée Malleus Maleficarium dans le cadre d'une résidence d'artiste au Radio Picnic de Berlin[164]. Ainsi Richard Kieckhefer et Martine Ostorero expliquent ce revirement de situation par l’introduction de la procédure d’inquisition en terre d’Empire à cette période[34]. À la suite du début de la chasse aux sorcières au début du XIVe siècle, après l’émission de la bulle Summis desiderantes affectibus d’Innocent VIII de 1484 (précédée en 1326 par la bulle de Jean XXII Super ilius specula), et la parution d’une quantité grandissante d’ouvrages démonologiques diabolisant l’imaginaire du sabbat, commence un mouvement d’arrestations systématiques dans toute l’Europe. souhaitée]. Ainsi, l’Église pouvait excommunier ou exiger de l’accusé(e) qu’il ou elle fasse pénitence[38]. Des occurrences sont rapportées en Afrique subsaharienne, dans l'Inde rurale du Nord et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'inquisition dépend des pouvoirs temporels et législatifs pour mettre en place les procès et exécutions des peines, ce qui demande une étroite coopération avec l'État. C’est dans ce contexte de peur, d’insécurité et d’affirmation du pouvoir temporel et ecclésiastique que la justice laïque poursuit la sorcellerie[11]. Enfin, la sorcellerie est abondamment représentée dans la série des peintures noires, réalisée à la fin de sa vie, dans l'esthétique du « Sublime Terrible », avec une ambivalence entre la sorcellerie et le a religion et l'inquisition (Vision fantastique ou Asmodée, Pèlerinage à la source Saint-Isidore). Lire la suite, Dans le chapitre « Une pensée de la marge : possédés et mystiques » Lire la suite, Dans le chapitre « L'équation personnelle du chercheur » Les personnes dirigeant une chasse aux sorcières, souvent des personnalités notoires de la communauté, ou des "docteurs experts en sorcellerie" (witch doctor), peuvent en retirer un gain économique en demandant des émoluments pour une pratique d'exorcisme ou en vendant des parties du corps des victimes[136],[137].