Vieillir, c'est entrer dans un nouveau rapport au temps, à l'espace, au corps et à autrui. Tous ces éléments se modifient de façon imperceptible au fil du temps.

Certains facteurs commencent très tôt à influencer le processus de vieillissement. À commencer par l'environnement social et affectif dans lequel naît et vit l'enfant, son éducation et la formation professionnelle dont il bénéficie. Ils vont en grande partie orienter sa vie sociale et familiale, sa situation de travail, son contenu, voire sa pénibilité. Entre en jeu, également, la personnalité de chaque individu. Elle est forgée par l'apprentissage social et cognitif, elle spécifie sa manière d'être et de penser.

Autant d’éléments qui vont jouer un rôle dans la capacité à surmonter la perte progressive des sens pour transformer le vieillissement en un possible apprentissage à partir des limites nouvelles. Perdre l'usage d'une capacité oblige à acquérir des stratégies de contournement ou de remplacement. L’activité est vue sous un autre angle, bien éloigné des critères de performance et d'utilité purement économiques.

Le jeunisme fallacieux

Dans notre société où la performance est élevée en dogme mettant les individus en perpétuelle compétition, vieillir en regardant nos capacités diminuer demande du courage et de la ténacité.

Le senior vu par les publicistes est en pleine forme, souriant, bronzé, sportif, voyageur, aisé, mais tout de même disponible pour ses petits-enfants et surtout consommateur. Toujours prévoyant, il fait des placements, a une assurance-vie, une mutuelle complémentaire. Il est moderne, surfe sur la toile, surveille son alimentation. Ceux qui ne sont pas conformes à cette image sont des perdants. Les femmes, elles, sont souvent « remisées » au grand maternage. Activité à laquelle elles adhèrent plus ou moins, selon qu'elles comblent ou non leur désir d'être à nouveau aimées en tant que mères et d'être reconnues comme « indispensables ». Pourtant, elles sont de la génération qui a lutté pour la reconnaissance de leurs droits !

L'âge subjectif

Il n'existe pas de personne âgée « type ». Certaines possèdent à 80 ans des capacités physiques et mentales comparables à nombre de personnes dans la vingtaine. D'autres les voient décliner fortement, alors qu'elles sont bien plus jeunes. La diversité observée à un âge avancé n'est pas le fruit du hasard. Elle résulte de l'influence que l'environnement physique et social exerce sur l'individu et de son capital génétique. Les possibilités d'accès en matière de santé, de culture et d'équipements publics, participant au bien être, jouent un rôle déterminant sur la longévité et la qualité de la vie.

Mille façons de vieillir

Aucune façon de vieillir ne peut être qualifiée de normale. Le point commun qui importe, c'est le temps qui s'écoule. Mais le temps n'existe que par ce que l'on en fait. Si on ne s'intéresse à rien, on vieillit vite. S'adapter à l'environnement permet de garder le goût de la relation aux autres, de cultiver le désir de la transmission.
Le temps libre est considéré par beaucoup comme le trésor des retraités, alors qu'eux-mêmes estiment en manquer. Les seniors n'en ont jamais eu autant pendant leur vie, mais, en parallèle, la surabondance de choix d'activités est pléthorique. Pour réaliser ses « rêves » ou ses projets, il faut sélectionner et garder la sagesse du temps pour ceux que l'on aime ou simplement pour ne rien faire.
Bien vieillir, c'est être capable de faire tout ce que l'on apprécie, le plus longtemps possible, même s'il faut changer la façon de le faire.

Politiques de santé

En 2027, un français sur trois sera en retraite et les gouvernements se doivent de mettre en place des politiques d'action pour soigner et accompagner un tiers de la population. Il n'y a pas un instant à perdre pour prendre les bonnes décisions.

Dossier de Vie nouvelle