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Faut-il avoir peur des robots ?

Les retraités sont particulièrement concernés par l’évolution des technologies dans tous les secteurs où leur vie est engagée. Vie nouvelle a enquêté auprès de ceux qui travaillent à ce sujet, notamment dans la recherche cognitive.

Le père de l’intelligence artificielle est sans conteste Jean Piaget, intellectuel suisse né en 1896 et décédé en 1980. Ses travaux sont essentiellement consacrés à l’évolution du raisonnement humain, tout d’abord chez l’enfant (étude menée en 1924). Ilsont intéressé ceux qui, plus tard, ont participé à la révolution technologique dans laquelle nous sommes baignons aujourd’hui.

Choisir le meilleur et non le pire

Des chercheurs ont poursuivi son travail en s’inspirant de sa démarche. De nombreux jeunes, aujourd’hui, comme Olivier Masson, programmeur et spécialiste de la psychologie cognitive, participent à l’aventure de l’intelligence artificielle (IA). Ils ont une préoccupation majeure, les effets sur les citoyens du développement de la robotique et des outils automatisés qui jalonnent notre vie quotidienne, que ce soit dans le cadre de nos modes de transport, du traitement de la santé et bien d’autres domaines.

L’important est de savoir comment maîtriser les rapports avec ces machines que nous avons faites, non pas plus intelligentes que nous, mais suffisamment efficaces pour nous faire prendre de meilleures décisions dans notre vie.

C’est à cela qu’Olivier Masson travaille dans son laboratoire, la Chart (Cognition Humaine et artificielle), en relation avec l’Université Paris VIII. Il transmet aux étudiants de différentes disciplines l’état des lieux des inventions, notamment dans l’aide assistée des robots à différents fonctionnements qui aboutissent à des prises de décisions sensibles, à tous les niveaux de la société.

Pour exemple, la robotique, telle qu’elle s’applique à un robot humanoïde nommé NAO et conçu par la recherche française, peut aider les hommes à parfaire leurs prises de décisions.Pour les retraités particulièrement, elle renforce la mémorisation des différentes phases de vie, dans l’expression du passé comme de projets, sans pour autant suppléer aux nécessaires actions.

En cela, NAO est utilisé dans les hôpitaux, mis à disposition de certains Ephad, etc. Cet « enfant » surdoué de la cognition devient très vite notre partenaire après un apprentissage permettant à la personne et au robot de se rapprocher comme deux futurs amis pourraient le faire.Avec une nuance,ce n’est jamais NAO qui décide à notre place. S’il était programmé pour, ce serait un petit monstre insupportable », nous explique Olivier Masson.

Le dosage des émotions dans les décisions

L’intelligence artificielle, sur ce mode futuriste qui n’est pas un gadget de science-fiction, peut aussi aider l’être humain à ne pas être trompé par l’effet de ses différentes émotions, qu’il soit trader pour les banquiers ou médecin devant trouver la meilleure formule de soin pour un patient, voire un architecte pour imaginer un bâtiment, etc.

« L’émotion, si elle n’est pas pondérée, affaiblit l’efficacité d’une décision. Le robot peut aider.Mais il n’est pas non plus fait pour que les décisions se prennent sans aucune émotion. C’est le dosage qui est important, parce que la prise de décisions sans émotion peut provoquer autant d’erreurs », poursuit le chercheur.

Un nouveau robot, Roméo, sera bientôt mis en service. NAO est un bambin de 4 kg et 58 cm, Romeo sera plus grand, 1,40 m et particulièrement dédié à l’exercice des questions et des réponses. Nous pouvons donc nous attendre, en France et ailleurs, à une progression exponentielle d’outils de ce type. Reste leur utilisation. Vu l’état de la société, on peut s’inquiéter, comme on s’est inquiété de l’utilisation du nucléaire pour faire des bombes.

L’être humain doit rester maître de son destin

« En la matière, les bonnes (ou mauvaises) décisions, ce sont les hommes qui les prennent et rien ne peut justifier une sorte d’abandon des prérogatives aux machines qui ne serait que la preuve d’une perversion qui se retournerait contre ceux qui s’abandonneraient à cette tendance », conclut Olivier Masson.

Les questions viennent au fur et à mesure que les découvertes se font.Avec des conséquences qui, selon les axes qui sont pris, peuvent améliorer la condition humaine ou l’empirer.

Annie Bertelle, de l’UCR-CGT, s’est inquiétée à juste titre de l’inégalité de traitement entre les décideurs et les citoyens : « Va-t-on, s’interroge-t-elle, vers une réparation efficace des handicaps ou vers un supplément de puissance de quelques-uns ? Le dopage technologique va-t-il remplacer le dopage médicamenteux ? »

La nanotechnologie et son prolongement robotique peuvent être des outils extraordinaires participant à l’épanouissement humain ou le contraire. Dans l’état actuel des choses, on peut être inquiet ou confiant, sachant qu’au niveau de l’évolution de la loi, nous sommes dans le flou total.Mais rien ne peut arrêter le progrès technologique. Il faut donc que les citoyens s’en emparent pour ne pas se laisser voler un bien commun qui leur appartient.

Yvon Huet

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