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Les retraités actuels feraient bien de se méfier…

La situation faite aux retraités aujourd’hui est la confirmation évidente des intentions réelles du gouvernement pour les futurs retraités : la baisse des pensions. Mais les retraités actuels auraient tort de penser que la réforme ne les concerne pas. Ils ont au moins trois raisons de s’inquiéter de l’avenir de leurs propres pensions.

La baisse des ressources de la Sécurité Sociale

C’est au nom des déficits de la Sécurité Sociale et notamment de son régime de retraite que les pensions n’ont pas été revalorisées à hauteur de l’inflation, loin s’en faut, que la hausse de la CSG a été justifiée tout comme le blocage des retraites complémentaires. Or, les déficits ont été fabriqués. Le gouvernement s’est bien gardé de dire que les régimes de retraite sont bénéficiaires depuis 2016 et que les comptes de la Sécurité Sociale sont à l’équilibre depuis 2014. Un excédent de 11 milliards a même été enregistré en 2019. Le déficit affiché en 2019 de 5 milliards est dû en réalité à des dépenses qui auraient dû être prises en charge par l’Etat et non pas sur le budget de la Sécurité Sociale.

Mais il y a pire. Au nom de la compétitivité des entreprises et de la nécessité de baisser « le coût du travail », près de 100 milliards d’exonérations sociales au total ont été accordés au patronat et privé d’autant les ressources de la Sécu.

Le projet de réforme prévoit de priver la Sécu de 4,5 milliards/an des cotisations des salaires au dessus de 120 000 €/an, pour les inciter à avoir recours aux fonds de pensions et autres assurances privées.

La baisse des moyens de financement de la Sécurité Sociale est l’argument idéal pour justifier la réduction du montant des pensions actuelles et à venir. D’autant qu’avec l’argument le gouvernement possède les leviers pour procéder à la baisse des pensions : l’augmentation de la fiscalité pesant sur les retraites : CSG, CRDS…, mais aussi la désindexation des retraites de l’inflation, abandonnée théoriquement en 2021 pour les revenus supérieurs à 2000 euros, mais on sait ce que valent les promesses d’Emmanuel Macron.

Le plafond assigné au volume de dépenses du régime des retraites, soit 13,8 %, voire moins, du PIB est un autre levier pour justifier la baisse de l’ensemble des pensions et le recours à la capitalisation.

Le faux prétexte de l’universalité

C’est un des fondements affichés du projet de réforme en discussion. Il y a fort à parier, si la réforme passe, que le gouvernement l’évoquera pour entamer la conversion du régime actuel des retraites solidaire par répartition en système de retraite par points. Or on sait également que ce système organise la baisse programmée et automatique du niveau des retraites. Et cela afin d’éviter l’épreuve de réformes successives qui suscitent à chaque fois l’opposition d’une majorité de la population.
Pour l’instant le gouvernement affirme qu’il souhaite maintenir, « sauver » même le régime par répartition pour les retraités, mais qu’en sera-t-il lorsque la réforme envisagée sera mise en œuvre ?

La culpabilisation

Les retraités qui protesteraient contre cette évolution vers un système unique par points se verraient alors accusés de vouloir maintenir le « privilège » d’un régime plus favorable que celui des nouveaux retraités, leurs enfants et petits-enfants.

C’est le troisième volet de la stratégie d’Emmanuel Macron : culpabiliser les retraités. Comme il l’a fait pour expliquer la hausse de la CSG, les retraités bénéficiant du régime solidaire par répartition seraient alors désignés comme les tenants d’une injustice insupportable qu’il faudrait réparer au plus vite.

Ajoutons à cela les perspectives de crises financières successives auxquelles les finances de l’Etat, c'est-à-dire nos impôts, devront faire face et nous avons une idée du piège dans lequel Emmanuel Macron, son gouvernement et ses députés godillots voudraient enfermer tous les retraités d’aujourd’hui et de demain. Un piège qui, comme aux Etats-Unis, pourrait priver des millions de retraités de leurs pensions en cas de faillite des fonds de pensions.

C’est cette mécanique infernale qu’il nous faut stopper et c’est tout à l’honneur des grévistes et de leurs soutiens d’exiger le retrait du projet de réforme mortifère que le président et ses ministres veulent imposer à la majorité de la population.

Prochain rendez-vous national le 20 février, à l’appel de l’intersyndicale. Et pour réussir cette manifestation multiplier les rassemblements et les initiatives sous toutes les formes dans toutes les entreprises et les lieux de vie. Les retraités sont de ce combat et ne sont pas prêts de « lâcher l’affaire » car c’est leur affaire.


Pascal Santoni

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