Pour les retraités de l’USR-CGT de Charente-Maritime, les centres de santé sont les mieux placés pour répondre aux besoins de la population. Mobilisés, ils espèrent obtenir à l’aide d’une stratégie unitaire, l’ouverture d’un centre de santé géré par l’Union mutualiste Rochefortaise. Une action particulièrement précieuse en ces temps d’épidémie.
Deux ans d’une mobilisation tenace du collectif « Centre de santé » de l’UL-CGT de Rochefort avec la participation du docteur Éric May, président de l’Union syndicale des médecins des centres de santé, ont été nécessaires pour faire avancer un dossier que les futurs élus de l’agglomération devront faire aboutir. L’objectif était clair. Il fallait gagner la bataille des idées, expliquer la différence entre un centre de santé et une maison de la santé. Le premierest géré par des fonds publics avec des médecins salariés et la seconde est un regroupement de la médecine privée en un même lieu. La différence est énorme en matière de coût de la santé. Et la pérennité est plus évidente pour un centre de santé dans la mesure où sa gestion est publique et l’accès aux soins, plus démocratique, se conjugue avec la défense de l’hôpital public.
Le territoire compte 52 médecins généralistes dont 15 près de la retraite. Sur les 25 communes de l’agglomération, 13 n’ont pas de médecin et 11 n’ont ni médecin, ni infirmière, ni kinésithérapeute, ni dentiste. Pour bien faire,il faudrait 82 médecins généralistes pour les 65 000 habitants de l’agglomération. Autant dire que la lutte pour le centre de santé tel qu’il est coordonné correspond à une urgente nécessité, a fortiori pour les retraités.
Aujourd’hui, le bilan d’activité est plutôt encourageant. Sous la houlette de Patrick Fumeron,un collectif de 6 militantes et militants, la participation d’un camarade élu à Échillais qui a pu transmettre les informations des réunions de la communauté d’agglomération Rochefort océan (CARO), 12 réunions publiques ont eu lieu.Les initiatives ont été nombreuses : plusieurs tracts d’information avec invitation aux réunions publiques toujours bien suivies, une rencontre avec la presse, un contact avec la secrétaire du syndicat de l’hôpital pour rencontrer les syndiqués et le personnel de l’hôpital et une pétition en ligne. La Caro et l’UMR (Union mutualiste Rochefortaise) jouent leur rôle d’investigation et d’expertise. Cela dit, ce sont les élus qui ont le pouvoir de décision finale. La Cgt, de son côté, organise les conditions d’un élargissement de la mobilisation en prenant contact avec les élus, les listes se présentant aux municipales, sans compter un travail d’information et de sensibilisation des salariés des entreprises (SM France, Malichaud et Nautitech).
Hervé Blanché, président de l’Agglomération a appuyé le projet en affirmant : « Nous voulons tirer toutes ficelles pour l’installation de médecins. Le centre de santé va apporter une plus-value au territoire pour attirer les médecins qui préfèrent être salariés et les patients qui tiennent au tiers payant. » De son côté, Delphine Balmonet-Beyrand, directrice générale de l’UMR poursuit : « Nous avons l’expertise puisque nous gérons notre centre de santé… Nous employons 120 personnes entre notre centre de santé dentaire, notre centre optique, notre pharmacie, l’Ephad La Roseraie, l’accueil de jour pour les malades d’Alzheimer et notre structure de services à la personne Solidarité action. »
Éric May, président de l’USM des centres de santé est convaincu que « l’UMR a de beaux atouts en mains en proposant de salarier les médecins aux 35 heures, d’apporter une formation professionnelle continue et de les dégager des lourdeurs administratives. »
Cette coopération positive n’est pas unique en France, c’est un bel exemple de la nécessité d’une mobilisation dans laquelle les retraités de la Cgt prouvent toute leur utilité.
Si certains se demandent à quoi sert de se syndiquer à la retraite, une partie de la réponse est là, bien concrète, à contre-courant du fatalisme qu’essaient d’imposer les requins de la finance pour qui la santé n’est qu’un élément pour faire d’énormes bénéfices.
Yvon Huet
Photo à la Une : le collectif de l’UL de Rochefort, de gauche à droite : Aline Beziat, Dany Cassette, Marie-Christine Fauvel et Patrick Fumeron.
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