Lundi 30 novembre, une grande dame nous a quittés. Poétesse de la chanson, on lui doit les textes magnifiques, profondément humanistes et féministes. Des textes et des musiques, une voix chaude et douce, une guitare pour s’abriter, comme pour mieux exprimer, avec pudeur, les grands sujets de société : la place des femmes, l’avortement, le viol, les guerres ...
Elle les a traité avec émotion et lucidité dans « Une Sorcière comme les autres », « Mon mari est parti » « Non, tu n’as pas de nom »... Mais elle a su aussi les traiter avec humour dans des chansons jubilatoires comme « Clémence, en vacances » qu’il faut écouter ou réécouter, à l’heure où nombre de retraité.e.s constatent la privation de liberté dont ils sont victimes, et la non prise en compte de leurs choix de vie.
Dans Vie Nouvelle n°216, Michel Scheidt avait fait l’éloge de son 1er livre « Coquelicot et autres mots que j’aime » où elle évoque son amour des mots.
Elle se revendiquait femme forte et fragile tout à la fois, forte de ses convictions, de sa détermination, de ses amours, fragile de ses blessures de vie, un père emprisonné après la guerre pour fait de collaboration, son unique petit-fils assassiné par l’obscurantisme au Bataclan, en 2015.
Sur son « chemin de mots » quand il lui fallait « écrire pour ne pas mourir » on ne peut que lui souhaiter de ne pas, en partant, s’être retrouvée orpheline de tout ce qui l’émerveillait, comme elle le chantait si bien dans « Si mon âme en partant »
Nicole Defortescu
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