Au nom de la reprise économique des milliards d’euros sont versés aux grands patrons. Alors que les dividendes au CAC40 ont augmenté de 269% en 20 ans, nos pensions ont baissé sensiblement. Il va falloir agir en 2021 pour revaloriser les retraites.
Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde du 20 octobre, Christine Lagarde, présidente de la BCE, rappelait que cette dernière met 750 milliards d’euros à la disposition des pays membres de l’Union européenne et précisait que « l’objectif de la Commission est de pouvoir les verser début 2021. La balle est dans le camp des États, qui doivent présenter des plans de relance -certains sont déjà prêts- et de la Commission, qui devra les passer au crible rapidement. (…) Avoir plus de 50% de ces 750 milliards affectés sous forme de subventions aux pays et aux secteurs les plus fragilisés, c’est complètement innovant ».
Pour mémoire, il fut indiqué que 40 milliards d’euros seraient attribués à la France sous forme d’aide non remboursable. Avant la crise du coronavirus, nos gouvernants répétaient que le déficit public ne pouvait dépasser 3% du PIB. Ce discours est oublié depuis cette année en France et en Europe.
Selon une note d’étape adressée au Premier ministre le 15 octobre par le Conseil d’orientation des retraites (COR), la crise actuelle fera chuter de 5,4% les recettes des caisses de retraites pour la seule année 2020. Le COR indique que cette crise provoquera « un besoin de financement supplémentaire de l’ordre de 1 point de PIB en 2020, soit environ 21 milliards d’euros ».
Le dossier de ce numéro de Vie nouvelle montre comment les droits à pensions acquis par les années de cotisations ont été réduits injustement depuis un quart de siècle. Voilà qui rend légitime la double revendication des retraités d’une revalorisation de 100€ par mois pour tous immédiatement, sans renoncer aux 300€ mensuels que porte l’UCR-CGT. Se pose donc la question d’exiger du gouvernement que les aides européennes n’aillent pas aux seules multinationales.
Bruno Le Maire, le 9 novembre, a participé à l’émission de BFMTV intitulée Quoi qu’il en coûte. Seize personnes, dont le PDG d’Air France et une dirigeante du Medef, purent questionner le ministre. Mais aucun retraité ne figurait dans ce panel. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a promis de nouveaux milliards à Air France et à Renault, si de besoin. Le même jour, un rapport de l’Observatoire des multinationales du CAC40 nous apprenait que le chiffre d’affaires de ces firmes avait progressé de 74% entre 2000 et 2020. Mais les dividendes versés avaient augmenté de 269%, tandis que les effectifs français avaient baissé de 12% en ne progressant que de 26% dans le monde.
Cherchez l’erreur !
Gérard Le Puill
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