Indignés par les écrits et les propos qui les traitent de privilégiés, ils sont bien décidés à défendre leurs retraites pour pouvoir vivre dignement de leur pension. Jean Louis, Bernadette et François nous parlent d'internet, de l'information et des déserts médicaux. Derniers témoignages recueillis par les journalistes de Vie Nouvelle…
« On parle beaucoup de la fracture numérique. Et souvent cela semble bien loin de nos préoccupations quotidiennes. Mais quand on y est confronté, c’est comme si on se retrouvait face à un mur infranchissable.
« J’ai une pension de 910 euros par mois et, depuis janvier, j’ai perdu 170 euros d’APL. Je suis allé à la CAF et là, pas moyen de rencontrer quelqu’un. Tout se fait par internet.
« Le seul problème, c’est que je ne connais rien ou pas grand-chose à internet. Je n’ai pas d’ordinateur et je ne me sers de ma box que pour le téléphone et la télé... Et il y a le coût ! On devrait plutôt parler de facture numérique... « Heureusement que les copains du syndicat et la représentante de la CNL me donnent un coup de main pour me dépatouiller. Sinon, je me demande ce que je ferais, tout seul. Il faut absolument assurer une présence physique dans les services publics. Et pour cela créer des emplois qualifiés. »
« Mon mari et moi avons choisi la Bretagne pour profiter au mieux de notre retraite après des années de travail en région parisienne. Engagée syndicalement et politiquement, l’information est, pour moi, essentielle. J’ai besoin d’informations sur l’actualité sociale, sur ce qui se passe dans le monde, sur la vie artistique et culturelle. Or la presse et les médias véhiculent toujours les mêmes opinions, rarement des témoignages de la vraie vie, quasiment jamais de syndicalistes de la Cgt, ni d’échos des luttes, (…) une information agressive, anxiogène et culpabilisante à l’intention des retraités. Vie nouvelle, L’Huma, les réseaux sociaux, particulièrement Facebook et sa page UCR, me permettent de combler le déficit d’informations et de débats. Je revendique une véritable pluralité d’opinions et d’informations dans les médias nationaux, pour construire des alternatives à la crise. »
« Mon médecin vient de m'apprendre qu'il part en retraite sans personne pour le remplacer. Un peu affolé, je cherche très vite un autre généraliste car je suis atteint de diverses pathologies lourdes. Après maintes recherches, je m'aperçois que mon village et ceux aux alentours vont se retrouver sans généraliste très rapidement. C'est une situation insensée, à 50 km de Nantes. On se croirait dans un pays du tiers-monde ! Le pire, les médecins restants ne peuvent pas prendre en charge de nouveaux patients, faute de disponibilité. Qui est responsable d'une telle situation, le Gouvernement ? Les médecins qui ne veulent pas travailler en campagne ? Le numerus clausus dont j'entends parler sans savoir comment les prévisions sont calculées ? Quelles sont les solutions ? Installer un centre de santé près de chez moi ? En tout cas, il faut faire vite, il y a urgence ! »
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis