Les organisations intersyndicales vont se mobiliser les 1er octobre et 5 octobre prochains. Les revendications associant l’allocation étudiante, la feuille de paye et les pensions de retraite y prennent une place centrale.
Les travailleurs ayant connu les années 1960 à 1980 ont pu constater une évolution sensible de ce qu’on appelle le pouvoir d’achat, c’est-à-dire la possibilité de dépenser pour se nourrir, se loger, s’éduquer, se cultiver et se distraire, sans être obligé de supprimer l’épanouissement en se consacrant à l’unique survie. La régression, qui a provoqué des crises en cascade, date d’environ 50 ans, dans la foulée du dit « choc pétrolier » de 1973 qui a remis en cause les avancées de 1968.
Depuis les années 1980/90, la mondialisation a fondamentalement changé les conditions du rapport de force. Les traités européens ont établi les règles d’un marché concurrentiel entre travailleurs européens qui a mis en concurrence le monde du travail avec un cadeau empoisonné à la clé, le chômage de masse et la précarité.
La révolution informatique et informationnelle a instauré le travail individualisé et supprimé des millions d’emplois sans qu’il y ait équivalence de remplacement. La lutte pour garantir le pouvoir d’achat y a perdu de son influence, mettant en difficulté les syndicats de lutte et permettant l’accroissement de l’exploitation qui se fait désormais sur une base de productivité démultipliée dont seuls les barons tirent profit dans une progression abyssale.
Le développement de la productivité permet certes à une partie de la population de s’en sortir dans le cadre d’une réussite individuelle qui casse le lien collectif. Cela crée un fossé de plus en plus important entre les « gagnants » peu nombreux et les « perdants » de plus en plus nombreux. Les syndicats s’adaptent à l’existant et ne lâchent pas, mais cela prend du temps, dans un environnement répressif et hostile, où des médias essentiellement aux ordres du patronat utilisent la censure et la manipulation et encouragent les dérives et les provocations.
Dans ce contexte, la revendication d’une égalité femmes/hommes pour les salaires et la promotion sociale s’affirme comme le socle de l’unité d’action qui s’exprime avec force dans les manifestations. La CGT revendique le SMIC à 1800 euros, la sécurité sociale professionnelle et le respect d’une grille de qualification accompagnée de vraies formations, avec, en finalité, une retraite à 60 ans digne pour toutes et tous. L’unité se fait avec les intersyndicales (CGT, FSU, FO et Solidaire), principalement sur le terrain des revendications pour l’emploi et des conditions de travail décentes.
Les revendications environnementales s’invitent et mettent en valeur la nécessité de penser un service public à la hauteur des enjeux écologiques, donnant aux notions de croissance et de pouvoir d’achat une signification nouvelle, enrichie par des initiatives communes avec le monde associatif.
Yvon Huet
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis