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RENCONTRE. AVEC AGNÉS BIHL LE RIRE S’INVITE À TOUS LES ÉTAGES

Chanteuse, compositrice et écrivaine, elle parcourt la France au rythme d’une passion qui laisse de moins en moins de gens indifférents. Elle nous dévoile quelques clés de son expression poétique et musicale.

« Courez après vos rêves !
Si vous ne les atteignez pas, au moins vous maigrirez.»

Du Limonaire en 1997 à la Cigale en 2020, tu as déjà parcouru un long sentier de la chanson française et tu as écrit trois livres. As-tu déjà tout dit ?

Si c’était le cas, j’arrêterais tout de suite. Dans un monde qui ne va pas super bien, je ressens le besoin de provoquer de l’émotion, d’exprimer mon indignation et de gueuler contre l’insupportable. Je ne suis pas une interprète. Je suis moi à 98%.

Des exceptions à la règle toutefois, j’ai participé avec Anne Sylvestre à l’album Carré de dames. J’ai aussi contribué à l’album La Commune refleurira avec Les Ogres de Barback, Francesca Solleville, François Morel, Christian Olivier, Michèle Bernard, HK et Florent Vintrigner. J’aime écrire, réfléchir tout en faisant réfléchir, rire tout en faisant rire. C’est une façon pour moi d’aller au bout de mes intuitions en excluant les artifices.

Tu as le don de donner des forces à celles et ceux qui se battent pour un monde définitivement sorti du vert-de-gris. Quel est ton secret ?

C’est peut-être parce que je ne joue pas un rôle. Je me présente telle que je suis et c’est certainement ça qui me permet de communiquer spontanément avec le public. Dans l’album, 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 ce n’est pas assez), la chanson, La plus belle, c’est ma mère, concentre le sens que je donne à ma vie.

Je veux être une femme comme les autres. La beauté n’est pas née chez un styliste, mais dans le ventre d’une mère. Je m’exprime aussi dans un engagement franchement à gauche, mais je ne m’enferme pas dans un rapport privilégié avec une mouvance ou une autre.

Comment conçois-tu le féminisme ?

Ma réponse est dans mon album Il était une femme, ni plus ni moins, parce que nous sommes 50% de l’humanité et cela ne se discute pas. Quand je vois dans l’immeuble d’en face une femme passer par la fenêtre, quand un connard me demande « ça va ? » et me colle un soir sur une porte de voiture pour me casser la gueule parce que je n’ai pas répondu à ses avances, je dis BASTA !
Notre société doit se débarrasser de ce parasitisme machiste qui détruit les femmes, mais aussi les enfants, ne l’oublions pas. Nous devons continuer à ne rien laisser passer pour faire de l’égalité femmes/hommes une réalité.

La chanson française forme-t-elle une communauté à part et souterraine ?

Si elle est censurée, c’est avant tout la responsabilité des médias qui n’aiment pas voir fleurir une expression qui remet en cause l’ordre établi. Bien sûr, nous formons une communauté et nous ne nous en cachons pas, ne serait-ce qu’en organisant souvent ensemble des événements comme celui qui nous a réunis à la Cigale en hommage à Anne Sylvestre. Mais nous ne pouvons pas nous résigner à rester dans l’ombre.

Nous nous associons à toutes les initiatives qui peuvent permettre à la chanson française de prendre la place qui lui revient. C’est un combat que nous ne pouvons mener seuls, mais avec toutes les bonnes volontés et avec la complicité d’un public particulièrement motivé autant que motivant.

Propos recueillis par Yvon Huet


Un recueil de pirouettes

Agnès Bihl vient de nous concocter un recueil de 17 pirouettes, Les Unijambistes ne courent pas les rues, sous forme de nouvelles qui feraient baver d’envie tous les trapézistes de la langue française.
Elle provoque le rire à partir d’un travail de détournement espiègle autant que vertueux de l’expression populaire, emportant ainsi à la déchetterie les vapeurs nauséabondes d’un espace médiatique crasseux qui voudrait nous réduire au silence des agneaux.

Elle peut faire rire le cheminot et le mécano autant que l’agriculteur et le professeur ainsi que l’infirmière et la crémière qui reconnaîtront en elle une collègue capable de dérider le plus dépressif d’entre nous.

Les Unijambistes ne courent pas les rues, Agnès Bihl, éditeur Signe Particulier, 13€.
Site internet : https://agnes-bihl.fr


BiblioBihl

Née en 1974 à Neuilly-sur-Seine (92), Agnès Bihl a très vite rejoint le monde de la chanson en travaillant, entre autres, avec Charles Aznavour, Anne Sylvestre, Yves Jamais ou Allain Leprest.
Ses albums :
La terre est blonde (2001), Merci Maman Merci Papa (2005), Demandez le programme (2007), Rêve Général(e) (2010), 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez) (2013), Tout fout le camp (2016), Il était une femme (2020).
Elle a aussi écrit La vie rêvée des autres (2015, éditions Don Quichotte) et un livre disque pour enfants, l’Inspecteur Cats (2012).
Pour en savoir beaucoup plus sur Agnès Bihl : Biographie AgneÌ€s Bihl, aÌ‚ge et discographie - TV5 Monde


 

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