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Repères › Economie du vieillissement

BIEN VIEILLIR, L’EXIGENCE DES RETRAITÉ.E.S

Les retraité.e.s ont particulièrement souffert du mandat d’Emmanuel Macron. Ils tiennent à réaffirmer leurs exigences. Ils veulent une augmentation de leurs pensions, un hôpital public capable de les soigner, des services publics développés. Quel que soit le résultat de cette élection ils ne cèderont rien de leur exigence : bien vieillir

Réfléchir au bien vieillir, ce n'est pas rédiger une lettre au Père Noël, mais poser les principes fondamentaux de la vie de retraité, faite de dignité, de solidarité, de justice sociale, de plaisir partagé, quoi qu'il en coûte.

Le vieillissement est un processus inhérent à toute existence ; nous ne pouvons pas y échapper. Il est jalonné de crises, comme tous les âges de la vie, déclenchées par des pertes, qu’elles soient physiques, psychiques ou affectives. Cela va de la disparition d'un proche, à un problème de santé ou une simple chute dans l'escalier. Ces phases, chacun devra les surmonter pour continuer à exister. Le temps de la retraite augure une période de la vie inédite. C'est une nouvelle chance, une promesse, une occasion de continuer à s'insérer dans les activités, dont l'effet recherché est de l'ordre du plaisir. Faire du jardin, de la peinture, de la musique, lire, bricoler, dorloter les siens… Tant que le bien-être est préservé, la vie garde ses couleurs. Comme on peut le dire : « Tant qu'il y aura un peu d'encre dans mon stylo, je continuerai ».

Vivre en Ehpad

Les récentes révélations sur les établissements Orpea sont sordides. Mais la réalité du quotidien des résidents dans de nombreux établissements privés, et parfois publics, ne renvoie-t-elle pas à un système mis en place et banalisé depuis des décennies, privilégiant l'économie au détriment des considérations humaines. La faiblesse des pensions tire vers le bas tous les éléments de réponse aux besoins des retraités. Comment vivre dignement, être aidé dans les tâches quotidiennes avec 1 200 € après avoir pourtant travaillé 40 ans ? Tant que l'on sera à minuter le temps d'une toilette et d'une prise de repas pour déterminer le nombre de personnels nécessaire dans l'établissement, qu'il soit public, privé ou associatif, on sera dans un monde de désespérance, de solitude et de souffrance muette. C'est pourtant le mode de management enseigné dans toutes les écoles supérieures de la santé.

Richesse nationale

Les salariés d'hier, français et immigrés, grâce à la richesse produite par leur travail, ont construit le patrimoine de la France d'aujourd'hui, ainsi qu'une grande partie des fortunes amassées par le patronat. Cela peut paraître grandiloquent, mais rappelons-nous l'état de santé de la population, la qualité de l'habitat, les conditions et le droit du travail, la place des femmes, pendant notre enfance, notre adolescence et le début de notre vie de salarié. Que de chemin parcouru, que de luttes, que d'avancées sociales, que de solidarité. Il en a fallu du courage, de l'intelligence et de la ténacité pour toujours inventer une société plus douce, malgré les coups de boutoir répétés du capitalisme pour s’approprier les fruits du travail de tous. Aujourd'hui, les Français vivent en moyenne 23 ans après avoir arrêté leur travail contre 2 ans en 1950.

Des années gagnées sur la vie

Comment rendre la vie plus douce ? En adaptant la société au vieillissement du quasi-quart de la population, sur les aspects essentiels : le pouvoir d'achat, les conditions d'habitat, l'accès à la santé, le respect de la liberté de choisir son lieu de vie et le maintien des relations sociales.

S'agissant de l'habitat, un grand nombre de personnes âgées souhaiteraient finir leur vie chez elles. Leur admission en Ehpad n'est qu'un pis-aller, une solution de résignation acceptée du bout des lèvres. Pourquoi ne pas développer des alternatives : foyer logement, habitat partagé, famille d'accueil, colocation, pas seulement à titre expérimental, et organiser un grand service public départemental de maintien à domicile, avec des personnels formés, en nombre suffisant ?

Quant à l'accès aux soins, la désertification médicale touche toute la population, mais les plus fragiles sont plus vulnérables. Seule l'embauche massive de personnels médicaux et paramédicaux permettra d'améliorer la situation de toutes les structures de soins. C'est urgentissime !

Nous ne pouvons tolérer une société où les plus âgés, les plus fragiles puissent être déconsidérés, maltraités ou exploités « légalement » au vu de tous les organismes de contrôle (ARS) mis en place par le gouvernement.

Yolande Bachelier

Voir l'article "C'est l'heure des comptes Monsieur le président"

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