Les réserves d'eau mondiales s'élèvent à 1,38 milliards de km3. Cela semble inépuisable, mais les apparences sont trompeuses, car 97 % sont composés d'eau salée avec environ 3,5 g de sel au litre. Cette eau est impropre à la consommation humaine et ne peut abreuver les troupeaux, ni arroser les cultures.
Le volume d'eau douce présent sur Terre représente 2,8 % de la réserve totale, dont seulement 0,7 % sont disponibles. Car le reste, c'est de la glace.
L'eau passe de la mer à l'atmosphère et de la terre à la mer. Un circuit fermé qui est le même depuis des milliards d'années. Sous l’effet du soleil, elle s'évapore des océans, des mers et des lacs vers les nuages qui s'alourdissent. Puis, elle retombe en pluie, grêle ou neige et s'infiltre dans les sols ou réalimente les océans (79 %).
Ce cycle est ponctué de lieux de réserves naturelles : les nappes phréatiques permettant d'alimenter les cours d'eau, les lacs. Leur niveau de remplissage dépend de la pluviométrie pendant les saisons d'hiver et de printemps.
L'agriculture est le secteur le plus gourmand utilisant 58 % de la quantité disponible destinée à irriguer les cultures et abreuver les animaux. Viennent ensuite 26 % distribués par les collectivités locales pour les habitants (150 litres environ par personne par jour). Les activités industrielles se répartissent le reste. L'eau du robinet provient dans les 2/3 des cas de captages souterrains. Elle est soigneusement « potabilisée », garantissant sa qualité chimique et bactériologique, avant d'être distribuée.
L'année 2022 a battu des records de chaleur, de sécheresse… Tous les départements ont subi des restrictions d'eau. Face à cet état d'alerte, il convient d’adopter des pratiques justes et durables. Le creusement et le remplissage de quelques « bassines » ou l’appropriation sauvage de sources d'eau au profit de quelques agriculteurs plus « friqués » que d'autres, n'est pas la solution. Ces « cautères sur jambes de bois » ne feraient qu'aggraver la situation. L'eau qui va dans les bassines ne va pas dans les nappes phréatiques, elle s'altère et s'évapore, perdue pour le monde.
Le réchauffement climatique impose de s'adapter rapidement. En agriculture, il faut choisir des végétaux moins gourmands en eau, revenir à des méthodes d'élevage du bétail durables, abandonner les pesticides, etc. Mais, aussi, réutiliser les eaux usées traitées, déconnecter les eaux pluviales du système d'assainissement. Il convient de recréer de la nature en ville, désimperméabiliser les sols, diversifier les lieux de captages des ressources en eau. Et pour s'assurer que les décisions prises soient dans l'intérêt de la population, il faut revenir à une gestion publique de l'eau.
Yolande Bachelier
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