Les représentants des retraités CGT et la plupart des délégués affichaient jeudi soir leur satisfaction : après de longues années de tergiversations, le 51 eme congrès a décidé de reconnaître le droit pour les retraitésde compter pour un.
Les représentants des retraités CGT et la plupart des délégués affichaient jeudi soir leur satisfaction : après de longues années de tergiversations, le 51 eme congrès a décidé de reconnaître le droit pour les retraités d’être considérés égaux pas seulement en devoir mais aussi en droit.
La résolution sur la place du syndicalisme retraité a recueilli 89,2% pour, 10,8% contre et 5,1% d’abstentions tandis que les modifications statutaires ont été approuvées par 79,4% des délégués. Ainsi, les retraités membres de la CGT peuvent désormais compter pour un, reprenant ainsi le mot d’ordre de Nelson Mandela avant son élection à la présidence de l’Afrique du sud : « un homme, une voix ».
Au stand de « Vie Nouvelle » jeudi soir, les bouteilles de champagne ont été sorties : « Il faut comprendre notre satisfaction », assurait François Théry-Cherrier, le premier responsable des retraités CGT ajoutant : « Depuis longtemps nous portons cette demande des retraités. Désormais les choses sont claires. Chaque retraité compte pour un. Cela va nous aider à travailler la continuité syndicale, trop de syndiqués ne croyant pas à la nécessité de poursuivre leur engagement syndical en quittant leurs activités. Cela va nous aider aussi à poursuivre nos actions dans le cadre de la convergence des luttes entre générations. Le vote du congrès constitue une avancée considérable. »
Les retraités disposeront désormais d’une « place pleine et entière ». La cotisation est fixée à 1%.
«Nous venons de franchir une étape », a déclaré Cathy Cau des Bouches-du-Rhône et membre de la direction de l’UCR/CGT poursuivant: « en quittant le travail, nous n’abandonnons pas nos revendications. Le Medef, lui, ne nous oublie pas. Nous devons réfléchir à comment travailler ensemble, actifs et retraités. Il n’y a pas de concurrence entre nous mais complémentarité. »
Des dispositions pratiques devraient être prises rapidement comme, par exemple, la proposition de Philippe Martinez de créer « une carte permanente » pour les syndiqués retraités.
José Fort
Dessin : Pierre Corneloup
1336, La Belle Aude, Jeannette … Trois marques présentes dans les rayons des grandes enseignes de la distribution, trois noms propres devenus des symboles de luttes exemplaires pour l’emploi et l’appropriation de l’outil de production par les salariés.
Trois histoires différentes et une même origine : avoir été rayés d’un trait de plume du paysage économique de leurs régions soit par les actionnaires des groupes auxquels leurs entreprises appartenaient, soit par une brutale décision de justice.
Les salariés de ces trois entreprises agro-alimentaires, Fralib dans les Bouches du Rhône, Pilpa dans l’Aude, ou Jeannette en Normandie, ont en commun la même volonté de ne pas se laisser faire. Avec leurs syndicats, particulièrement la CGT, Ils résistent et engagent l’action. D’abord pour sauver leurs emplois, puis, petit à petit pour s’approprier l’outil de production abandonné ou vendu par leurs patrons.
Des batailles aux issues incertaines où il a fallu contourner une multitude de chausses trappes, résister aux pressions de tous genres visant à les dissuader ou encore se familiariser aux arcanes de procédure judiciaires au long cours. Il leur a aussi fallu trouver les moyens financiers de leurs luttes en faisant la démonstration que l’emploi était synonyme de développement du territoire.
Dans ces trois exemples, la solidarité a joué à plein. Localement et nationalement, la CGT n’a pas ménagé ses efforts pour participer aux actions engagées et les élargir en les popularisant. De syndicales, les luttes sont devenues citoyennes et éthiques avec une démarche de respect des producteurs de matières premières, des salariés et des territoires. Certes les formes juridiques de reprises de l’activité sont différentes.
Des Scop comme 1336 ou La Belle Aude, où l’obtention d’un repreneur pour Jeannette. Mais dans les trois cas, les salariés ont fait la démonstration qu’il était possible de faire des propositions alternatives aux stratégies financières des multinationales ou du patronat. Que ce soit des infusions, les glaces où les madeleines, les salariés ont mis en avant leur savoir-faire.
En favorisant les achats de ces produits, les salariés font plus qu’un geste militant dans une période où le fatalisme gagne du terrain. Ils résistent et font la preuve que rien n’est inéluctable. Le symbole est très fort.
Michel Scheidt
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis