Les fonds de pension des collectivités locales états-uniens seraient sous financées de plusieurs milliers de milliards de dollars. Une situation explosive qui pourrait provoquer une nouvelle crise économique.

C’est l'institut Hoover, un cercle de réflexion proche de l'université de Stanford, qui vient de tirer la sonnette d’alarme. En effet, ces retraites sont financées par des fonds de pension qui manqueraient de près de quatre mille milliards de dollars de financements.

Il manque 3850 milliards de dollars...

De grandes villes comme Dallas, Philadelphie, la Nouvelle-Orléans ou Chicago n'ont plus les moyens de payer l'intégralité des retraites promises. Aucune ville, aucun État ne serait épargné. Certaines collectivités ont opté pour un versement partiel des pensions, d'autres n'honorent plus leurs factures : des solutions qui ne sont pas viables. Il manque 3 850 milliards de dollars aux fonds de pensions publics pour assurer les versements aux agents territoriaux. Rien que l'an dernier, le trou dans la caisse aurait augmenté de 434 milliards de dollars.

Des fonds de pension à risques

Cette situation résulte de plusieurs facteurs.Le vieillissement de la population conjugué à l'augmentation de l'espérance de vie n'explique pas tout. En faisant le choix de la libéralisation des régimes de retraite, les collectivités locales se sont tournées vers des investissements à risques dans des proportions démesurées. Elles misaient sur une rentabilité de 7,5 % par an, mais ont récolté trois fois moins. Victimes des taux d'intérêt bas, les investissements ne produisent pas suffisamment de gains. Les agences de notation sortent le carton rouge. Elles ont dégradé la note de plusieurs villes comme Chicago ou Dallas.

José Fort

Source : Radio France International (RFI)

Le mot des rédacteurs en chef d’un jour : Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon

"La financiarisation des retraites est à haut risque pour les petits salariés qui n'ont pas d'autres formes de revenus. Les gestionnaires des fonds d'investissement ont les yeux rivés sur le montant de leurs commissions sans aucune préoccupation pour l'avenir des retraités dont ils dilapident les cotisations."