Marseille le 15 juin 2018, « La Cgt contre le fascisme », un colloque pour se souvenir des années de résistance aux nazis, mais aussi pour retenir les leçons d’un passé qui semble vouloir resurgir en France et en Europe. L’occasion de rappeler quelques vérités oubliées.
Marseille était la première étape de trois initiatives de l’UCR associée à ses homologues espagnols et italiens, contre la résurgence des idées d’extrême droite en France et en Europe.
Ouvert par Cathy Cau, secrétaire générale de l’USR des Bouches-du-Rhône, le colloque a permis la rencontre entre d’anciens résistants, des historiens et des militants d’hier et d’aujourd’hui.
L’occasion de revisiter l’Histoire telle qu’on la réécrit parfois dans les salles de cours et les salles de rédaction. Une conférence-vidéo de Jacques Pauwels, historien, politologue belgo-canadien a, dès l’ouverture de la rencontre, posé les véritables enjeux politiques et économiques des deux guerres mondiales. L’historien révèle notamment le rôle des États-Unis dans les deux conflits, un rôle bien éloigné de l’image du « sauveur de l’Europe ».
Le soutien financier et économique des industriels américains explique ainsi pour une grande part comment Hitler a pu constituer une armée puissante et moderne en quelques années.
Les participants ont ensuite entendu les témoignages de Michel Cacciotti, entré à 16 ans dans la Résistance au sein des Francs-tireurs partisans (FTP). Il participa à la libération de Marseille avec les dockers, les métallos, ceux de la construction navale à La Ciotat et Port-de-Bouc, acteurs décisifs d’une grève massive jusqu’à l’insurrection et à la libération de la ville en 1944.
Les représentants des syndicats de retraités espagnols et italiens ont témoigné de l’accueil qu’ils ont reçu en France, alors qu’ils fuyaient la répression des régimes de Mussolini et de Franco. Ils ont relevé, eux aussi, le retour des idées d’extrême droite dans leurs pays respectifs, exploitant notamment les drames migratoires, ce qui justifie à leurs yeux la mobilisation de tous les progressistes en Europe.
Les militants français soulignaient de leur côté que la politique anti-sociale du gouvernement Macron favorisait l’exaspération et le renforcement des ambitions de l’extrême droite en France. Le 24 mars dernier, à l’appel de la Cgt, une manifestation avait lieu à Marseille contre l’implantation dans l’espace public d’un local d’une officine d’extrême droite, le « Bastion social ».
Le colloque a ainsi ravivé la mémoire de la lutte contre le fascisme et alerté les nouvelles générations sur les dangers de la situation actuelle. Une œuvre utile à poursuivre.
Pascal Santoni
Voir le livret multimédia qui rend compte en vidéos des différentes interventions et des films projetés au cours de la journée (suivre les liens sur les images).
Voir aussi un diaporama de l’exposition sur le thème de « La CGT contre le fascisme »
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