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Il est où le bonheur ?

« Mais il fait pas de bruit, le bonheur, non, il fait pas de bruit… c'est con le bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là », nous chante Christophe Mahé. Le dictionnaire, lui, le définit comme un état global de satisfaction complète, caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Tour d’horizon.

Depuis l’antiquité, les philosophes ont été les maîtres incontestés du discours sur le bonheur. Ils s’appuyaient sur des doctrines quelquefois diamétralement opposées : hédonisme, stoïcisme, épicurisme, ascétisme…
Le bonheur est un équilibre de vie, il ne doit pas être confondu avec une simple bouffée de plaisir éphémère, même si c'est agréable. Il est un but que chaque homme cherche à atteindre, inconsciemment ou non, avec sa propre conception. Être heureux serait de pouvoir réaliser tous ses désirs « importants » et accomplir tous les objectifs essentiels que l'on s'est fixés. Encore faut-il que l'environnement sociétal du lieu de vie le permette. Des conditions sont essentielles, comme la satisfaction des besoins primaires : nourriture, vêtements, logement, accès à l'éducation, à la santé, environnement de sécurité et de paix.

Miss Tic

C'est quoi le bonheur ?

Les éléments qui constituent le bonheur sont multiples : le bien-être, l'amour, l'amitié, le plaisir, la santé, la richesse, la beauté, le pouvoir, la paix, le savoir… Aucun ne peut être mis en avant pour parvenir à l'atteindre.
Peut-on dire qu'il y a des petits bonheurs, comme regarder un beau paysage, voir un bon film, gagner une partie d'échecs ou des bonheurs plus intenses, l'amour, la maternité, la création ?
Être heureux, est-ce nourrir les plus fortes passions, assouvir tous nos désirs, même les plus fous ? D'aucuns diront que cette voie peut nous entraîner dans un cercle vicieux, parce que désirer, c'est en vouloir toujours plus. Nombreux sont « victimes » de cette quête sans fin organisée par la société de consommation.

Le bonheur est-il conditionné ?

Les religions ont toujours placé le bonheur au centre de leurs promesses en gage d'une vie pieuse, pleine d'efforts et d'abnégations permettant, après la mort, d'accéder au paradis pour y couler des jours heureux. On comprend que le patronat ait toujours apporté globalement son soutien actif aux églises, qui encouragent tant de renoncements au quotidien. Mais à toujours viser le ciel, on rate la terre !
Au XVIIIème siècle, le peuple français misérable et opprimé aspire à une organisation politique du bonheur sur terre. Il fait sa révolution pour exiger les mêmes droits pour tous à être heureux, à penser et à s'exprimer librement. Ainsi naquit la Déclaration des droits de l'Homme obtenue dans le sang de la période révolutionnaire. Le bonheur a donc une histoire, même des histoires. Il fait toujours l'objet de luttes collectives pour l'amélioration des conditions de vie de tous, car le bonheur non partagé n'a pas de goût.

Le bonheur est-il un enjeu politique ?

Le bonheur n'est pas une utopie inutile, mais un objectif pour chacun, permettant à la société tout entière d'évoluer. C'est un concept qui s'appuie sur des valeurs qui sont les droits humains : la lutte contre la faim, la misère, l'exploitation de l'homme, la protection de la planète… Cette question est à appréhender de façon individuelle et collective, prenant en compte l'histoire de chacun, femme ou homme, de son parcours, de sa culture, de son éducation et du pays dans lequel on vit. Il n'est pas bon de naître femme dans certains pays !
L'OIT estime que dans le monde 250 millions d'enfants de 5 à 14 ans travaillent et 8 millions dans les pires conditions (enfants soldats, prostitution, pornographie, travail forcé, trafics divers). Peut-on supporter une telle situation au nom de la mondialisation et des forces de l'argent ? Peut-on parler de bonheur alors que seulement 10 pays dans le monde vivent en paix totale (sur plus de 360) ? Peut-on être heureux alors que 800 millions d'individus souffrent de la faim, que la pauvreté continue de progresser dans le monde et que 1% de la population possède 99% des richesses du monde ?

Changer la vie pour être heureux

Entre mai 1943 et mars 1944, 16 hommes (dont Louis Saillant représentant la Cgt) vont changer durablement la vie des Français. Le Conseil national de la Résistance a élaboré un programme social unique au monde qui est encore aujourd'hui au cœur du système législatif de notre pays. Il s'intitule « Les jours heureux » et va donner naissance à la Sécurité sociale, aux retraites par répartition, viendront ensuite les Conventions collectives et les Comités d'entreprises.
Aujourd’hui, rechercher le bonheur, n'est-ce pas continuer à construire, à défendre nos acquis, à revendiquer, à manifester pour obtenir une vie meilleure pour tous. Il faut aimer la vie telle qu'elle est, éphémère, précieuse, risquée mais exigeante du meilleur pour l'ensemble des hommes.

Yolande Bachelier pour Vie nouvelle n°210

 


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