Notre régime de retraite, malgré les attaques subies ces dernières années, a permis que le pourcentage de retraités pauvres en France soit largement inférieur à celui constaté dans les pays qui ont adopté le système de retraite à points. Nous voulons améliorer notre régime et retrouver notre pouvoir d’achat.
Le candidat Emmanuel Macron s'était engagé à protéger le pouvoir d'achat des retraités. Or depuis son élection à la présidence de la République, entre mai 2017 et décembre 2019, les pensions brutes ont augmenté de 1,1 % alors que l’indice des prix à la consommation hors tabac a augmenté de 3,1%.
Et ce n’est pas la revalorisation au 1er janvier 2020 qui permet de compenser cette ponction sur nos pensions. La "revalorisation" est en effet de 1% pour les pensions inférieures à 2000 euros bruts et de 0,8 % à 0,3 % pour les pensions de 2000 à 2014 euros, alors que l'inflation a été de 1,1 % en 2019.
Si l’on ajoute les mesures fiscales régressives pour de nombreux retraités : la CRDS depuis 1991, la CASA depuis 2013, et plus récemment l'augmentation de la CSG et le blocage des retraites complémentaires durant 5 ans, c’est bien une détérioration du pouvoir d’achat pour tous les retraités.
Le mouvement de protestation des retraités a conduit le Premier ministre à se prononcer pour une indexation des pensions sur l'inflation pour l'ensemble des retraités en 2021. Mais c'est dès maintenant que les pensions doivent être revalorisées à la hauteur de la perte de notre pouvoir d'achat ! Et nous souhaitons que nos pensions soient indexées sur l’évolution des salaires.
Les retraités ne sont pas seulement maltraités sur leur pouvoir d'achat ils le sont aussi dans l'accès aux soins.
Depuis des années nous assistons à une dégradation des conditions d'accès aux soins. Il n’est plus tolérable de gérer l'hôpital public comme une entreprise commerciale et de lui imposer un milliard d’euros d’économies chaque année. Les lits ferment, les patients attendent des heures aux urgences sur des brancards, les personnels sont au bord de la rupture.
Cela ne peut plus durer et nous exigeons un moratoire avant toute nouvelle fermeture d’hôpital, de lits, de maternité, de services.
Il faut 100 000 emplois supplémentaires dans les hôpitaux immédiatement pour assurer des soins de qualité et garantir la sécurité des patients.
Nous avons besoin de centres de santé publics dans tous nos territoires pour faire face à la pénurie de médecins et de revoir à la hausse les moyens alloués à la formation d'un plus grand nombre de médecins.
L’Etat ne doit plus imposer de nouvelles économies à l’Hôpital public d’ici la fin du quinquennat et il doit au contraire augmenter sensiblement l’objectif national des dépenses pour l’assurance maladie.
S'agissant du vieillissement et du grand âge nous exigeons qu’une nouvelle loi, promise d'ailleurs par le Président de la République, réponde aux enjeux à venir.
Au-delà de la construction d’EHPAD publics financés par l’Etat, 200 000 embauches sont nécessaires pour faire face au maintien à domicile et aux besoins en établissements.
Nous avons besoin d’un grand service public de l’aide à domicile ou en établissement avec du personnel formé, mieux rémunéré, mieux considéré avec un statut ou une convention collective nationale de haut niveau.
Le financement de ces besoins doit être assuré par la Sécurité Sociale dans le cadre de la branche Assurance maladie car aujourd’hui le reste à charge pour les familles est insoutenable.
Au vu des objectifs de réduction des pensions du projet de loi, il serait naïf de penser qu’il en sera autrement pour les retraités actuels. C’est d’ailleurs inscrit dans le projet, qui prévoit de plafonner, voire de diminuer le montant des dépenses de retraite à 13,8 % du PIB, c’est le taux actuel, alors que le nombre de retraités va augmenter sensiblement les prochaines années. Comme il est peu probable que le PIB progresse, s’il ne régresse pas, l’argument sera tout trouvé pour imposer une baisse générale des pensions.
L’autre moyen de justifier la réduction des pensions c’est également ce que prévoit le projet d’Emmanuel Macron : la baisse des ressources de la Sécurité Sociale. Le projet en effet n’envisage pas de revenir sur les exonérations sociales accordées généreusement au patronat, qui privent la Sécu de près de 100 milliards d’euros. Bien au contraire, pour inciter les hauts salaires à se tourner vers la capitalisation, le projet propose de supprimer les cotisations salariales au-delà de 120 000 euros par an. Cette mesure privera la Sécu de 4,5 milliards par an.
La baisse des moyens de financement de la Sécurité Sociale est l’argument idéal pour justifier la réduction du montant des pensions actuelles et à venir. D’autant que le gouvernement dispose des leviers pour procéder à la baisse des pensions actuelles : l’augmentation de la fiscalité pesant sur les retraites : CSG, CRDS, CASA…
Enfin, l’argument de l’universalité. Pour l’instant le gouvernement affirme qu’il veut maintenir le régime par répartition pour les retraités, mais qu’en sera-t-il lorsque la réforme envisagée sera appliquée ? Il y a fort à parier que le gouvernement évoquera l’impératif d’un régime unique, comme il l'a fait pour les régimes spéciaux, pour entamer la conversion du régime actuel en système de retraite par points. Or on sait que ce système institutionnalise la baisse programmée et automatique du niveau des retraites en fonction des conjonctures économiques et financières.
Les retraités qui protesteraient contre cette évolution se verraient une nouvelle fois culpabilisés et accusés de vouloir conserver un régime plus favorable que celui des nouveaux retraités, celui de leurs enfants et petits-enfants.
C’est cette mécanique infernale qu’il nous faut stopper en exigeant le retrait du projet de réforme mortifère que le président et ses ministres veulent imposer contre la volonté de la majorité de la population.
Les 9 organisations de retraités ont adressé un courrier aux candidats aux municipales pour leur demander de prendre position sur les revendications des retraités.
Les retraités CGT vous proposent partout en France de voter symboliquement pour faire valoir les exigences des retraités.
L’UCR CGT
Le tract : "Les retraités sont attachés à leur système de retraite solidaire"
Le bulletin de vote : "Retraité-e je vote pour"...
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis