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BRASSENS. CENT BOUGIES POUR UN SÉTOIS

Le port de Sète a vu naître trois grandes figures de la culture française : Paul Valéry en 1871, Jean Vilar en 1912 et Georges Brassens en 1921. Notre poète, chanteur et musicien n’est pas un souvenir. Il est en nous, bien gravé sur le navire de notre passion de la vie.

Paul, à l’antipode de Georges, a su mettre l’Académie française au pied de la poésie, Jean a su faire faire du théâtre un art populaire et Georges a couronné le tout en créant un alliage précieux, celui de la poésie, de la chanson et de la musique.

On comprend que la ville de Sète l’ait particulièrement inspiré, mêlant la besogne des pêcheurs de thon, le piétinement des passagers du transit entre la France et l’Afrique du Nord, la majesté des canaux donnant sur une myriade de lieux de convivialité et, cerise sur le gâteau, le charme imposant des collines sur lesquelles se dressent deux cimetières, le marin et Le Py.

L’éternité face à la mer

Leur privilège absolu est de s’imaginer dans l’au-delà à contempler éternellement la grande bleue sous le souffle croisé de la tramontane et du mistral, histoire d’imposer au bon Dieu sa propre sentence, loin du paradis et de l’enfer. Paul et Georges en ont fait un de leurs plus beau poème, si différent et si proche, assurant que la créativité humaine peut transcender la condition sociale imposée à chacun.

L’Espace Georges Brassens de Sète, à côté duquel se trouve le cimetière Le Py, a commémoré le centenaire du poète en livrant une exposition de grande qualité, mais sans un passage au cimetière marin et à son musée Paul Valéry attenant, on ne peut appréhender la force d’attraction de Georges sur la cité et bien au-delà. On découvre à l’entrée de l’espace une œuvre hommage du peintre Robert Combas à sa chanson « À la claire fontaine… en priant Dieu qu’il fit du vent… ». Durant la visite, l’écoute de quelques grands succès, à partir du concert mythique à Bobino en 1972, ne peut que confirmer ce qui fait de Brassens un de nos génies préférés. Nous buvons sans modération sa capacité à mêler la simplicité et l’érudition, son sens de la mesure pour ne jamais rompre l’équilibre entre ses trois muses, la chanson faisant de lui un troubadour, la poésie, un homme de lettres, et la musique, un maestro.

Libertaires de tous les pays…

Certains reprochent à Georges de ne pas avoir été engagé comme l’ont été d’autres. C’est faux. Il était anarchiste et le prouva quand il travailla au journal Le Libertaire dans sa jeunesse au sortir de la Seconde Guerre mondiale, démontrant une fidélité réelle à ses principes de vie. Comme bien d’autres troubadours contemporains, il n’a pas échappé à la règle d’une forme d’esprit remettant en cause les règles sectaires d’une société étriquée autant qu’étouffante qui, dans les années gaulliennes, ne manqua pas de le censurer. Un zeste d’anarchisme et d’humour bien placé nous permet de ne jamais nous enfermer dans une cage avec le gorille de l’intolérance.

L’universalité de son expression, sa capacité d’influencer toute une culture nationale et de la faire reconnaître dans le monde entier dépassent largement le cadre de sa philosophie de vie. Les amoureux sur un banc public se chantent autant en kabyle qu’en japonais, et tous ceux qui, venus de Russie, d’Australie et d’ailleurs, s’intéressent à la langue française s’obligent à découvrir avec un grand plaisir le répertoire de Georges.

Yvon Huet


Les interprètes
Georges a été interprété par de nombreux artistes comme Pierre Louki, un de ses meilleurs amis, qui n’eut certes pas le même succès, mais mérite bien un rappel en priorité. Georges aimait aussi interpréter les chansons de Pierre, notamment Mes copains. Cela n’enlève rien à Barbara, Pia Colombo, Patachou, Claude Nougaro, Juliette Greco, Valérie Ambroise, Isabelle Aubray et tant d’autres qui ont fait partager au public le souffle du grand artiste et pour qui il a parfois écrit des chansons.

Les ouvrages
Il faut bien choisir quelques livres parmi les centaines qui foisonnent dans les librairies et les halls de gare. Nous conseillons pour l’occasion Brassens me disait, de Mario Poletti (Flammarion, 29,90 €), très bien documenté et magnifiquement illustré, permettant de découvrir la vie simple et insolite de notre troubadour centenaire par le biais du regard d’un de ses copains écrivains, toujours vivant, né en 1933. On peut aussi s’offrir plus modestement l’intégrale des 160 chansons du maître (Livre de poche, 7,30 €).


 

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