Il y a des rendez-vous à ne pas manquer. La manifestation nationale du 2 décembre, dans la capitale, à l’appel de neuf organisations syndicales et associations de retraité.e.s, s’annonce massive et déterminée pour la défense des pensions, de la santé et des services publics.
Si Macron, ses affidés et le Medef espéraient qu’au lendemain de la pandémie les retraités allaient baisser la tête, ils vont devoir réviser leur copie. L’intox distillée par le gouvernement et le patronat visant à culpabiliser 17 millions de Français retraités, en tentant de les opposer à la jeune génération, n’a pas eu l’effet escompté. Déjà, le 1er octobre dernier, des dizaines de milliers de retraités avaient manifesté au cours de 164 rassemblements dans l’ensemble du pays. Aucune réponse n’ayant été donnée aux revendications et aux propositions, la mobilisation générale a été décrétée.
La manifestation nationale fera date pour trois raisons principales : une action décidée dans l’unité par neuf organisations syndicales et associatives, une base revendicative juste reflet des besoins des retraités et une préparation au plus profond du pays.
Faudrait-il accepter l’augmentation des prix de l’électricité, du gaz, de l’alimentation, des transports, sans réagir ? Faudrait-il se résigner au gel des pensions et à la baisse du pouvoir d’achat évaluée depuis 2014 entre 10 et 12% ? Faudrait-il consentir les milliers de fermetures de lits dans les hôpitaux ? Faudrait-il avaler en silence le bradage des services publics dans les campagnes et dans les quartiers privant notamment les retraités de lien social de proximité ?
Les manifestants du 2 décembre sont convaincus qu’à trop courber l’échine, on prend des habitudes, et l’on devient bossu. Ils choisissent de rester droits et debout.
Debout, il faut et faudra le rester surtout après avoir écouté l’intervention télévisée de mi-novembre du président-candidat en campagne électorale camouflée. Pas gêné, baignant dans une autosatisfaction boursouflée à l’envi, il vous le dit, droit devant les caméras : j’ai tout réussi. Le pouvoir d’achat ? Ça va mieux. Le chômage ? Exemplaire. La santé ? Remarquable. Et d’ajouter à la manière « plus fort que moi tu meurs » : en Europe, nous sommes les meilleurs. Boursouflé ? Pas seulement. Macron a dépassé Jupiter. Il se croit Dieu.
Gaffe. L’homme des banques et du monde des affaires ne retire rien à son ordre de mission patronal : il faudra travailler plus, plus longtemps et sans moufter. Un programme difficile à mettre sur le tapis avant l’élection présidentielle, mais qui, en cas de victoire, serait immédiatement servi avec quelques ingrédients de sa composition personnelle apprise religieusement dans les cuisines des banques et de la finance. La grosse, pas celle des succursales.
Des contre-vérités méritent d’être combattues : le matraquage sur le déséquilibre de notre système de retraites alors que le Conseil d’orientation des retraites (COR) précise que le système actuel n’est pas menacé ; l’argument rabâché sur l’espérance de vie alors qu’on ne vit pas plus longtemps en bonne santé, et qu’elle se situe pour les hommes à 62 ans, pour les femmes à 64 ans, tandis que les inégalités sociales sont immenses, par exemple, 10 ans d’écart d’espérance de vie en bonne santé entre un ouvrier (59 ans) et un cadre (69 ans).
Enfin, il faut rappeler une triste réalité : le chômage des seniors explose dans notre pays : au-dessus de 50 ans, on compte un million de chômeurs.
Ce n’est pas l’âge de départ en retraite que le pouvoir veut repousser, c’est la durée du chômage qu’il pourrait augmenter.
Le texte gouvernemental sur les retraites mijote toujours dans les couloirs de l’Élysée. Le couvercle pourrait être levé. Sauf si la mobilisation des retraités et des actifs impose de jeter ce projet à la poubelle. Tel est le message du 2 décembre à Paris.
José Fort
Augmentation immédiate des pensions, de base et complémentaires, et leur indexation sur l’évolution des salaires. Pensions de réversion attribuées sans conditions de ressources ni d’âge, améliorées afin de garantir le niveau de vie de la conjointe ou du conjoint survivant et son extension aux couples pacsés, aux concubins ou aux concubines.
Défense de notre système de santé et de retraite porté par une Sécurité sociale financée par les cotisations sociales et basée sur la solidarité intergénérationnelle. Un grand service public de la prise en charge de l’autonomie géré par l’Assurance maladie avec 200 000 embauches dans les Ehpad et 100 000 dans le secteur de l’aide à domicile pour garantir des soins de qualité.
Défense et développement des services publics de proximité sous contrôle et maîtrise publics. Lutte contre l’isolement pour une retraite digne et paisible.
Défense de nos libertés individuelles et collectives.
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« Le magazine des retraité.e.s CGT pour tous les retraité.e.s ».
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis