Quand les pauvres n’auront plus rien, ils mangeront les riches… C’est le thème du nouveau roman de Gérard Mordillat. Dans un style enlevé, un langage plutôt cru et imagé, mais avec la verve batailleuse qui a fait le succès de La Brigade du rire, l’auteur nous livre une nouvelle fable sur la société capitaliste et la révolte de ceux qu’elle exclut.
La tour abolie s’élève sur 38 étages au cœur de la Défense à Paris et s’enfonce dans sept sous-sols. Au sommet, l’état-major d’une multinationale régie par la seule loi du profit. Dans les sous-sols, une population de misérables rendus fous par l’exclusion. Deux mondes qui s’ignorent, jusqu’au jour où les damnés décident de transgresser l’ordre social. Leur seule obsession : manger.
La tour abolie décrit l’effondrement de notre monde, la destruction des relations sociales et familiales, des corps, des sentiments et des idées par la misère. C’est certes un roman, mais dont le réalisme nous éloigne de la fiction… Oui décidemment, ça branle dans le manche de notre société ! Mais les mauvais jours finiront quand tous les pauvres s'y mettront.
Michel Scheidt
La tour abolie, Gérard Mordillat, 2017, éditions Albin Michel, 22,90€.
Photo de la Une : Julien Le Gros
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