«Le collectif Femmes retraitées de l’UCR-CGT lance une campagne sur le thème de la pension de réversion. Un droit en danger.
La pension de réversion est perçue par le conjoint survivant dont 89 % sont des femmes. Sur les 17 millions de retraités, ce droit en concerne 4,4 millions. Il s’agit même de la seule retraite pour 1,1 million d’entreeux. En activité, l’écart de salaires entre les femmes et les hommes persiste.Même s’il tend à se réduire, c’est à la vitesse de l’escargot.
Les répercussions sur les retraites des femmes font apparaître des pensions inférieures de 25 %. Sans le dispositif de la pension de réversion, l’écart atteindrait 39 %.Voilà pourquoi, lorsqu’on est veuve avec une petite retraite, la pension de réversion n’est pas un luxe.
Cosette fait partie de ces femmes. Elle vit seule avec une perte de revenu conséquente. Heureusement, elle perçoit la pension de réversion. Après une carrière complète dans le textile chez Lejaby et un salaire à peine au-dessus du Smic,le montant de sa pension dépasse légèrement le seuil de pauvreté. « Même en étant propriétaire de son logement, il ne faut pas trop faire d’écarts », dit-elle.
Les charges restent les mêmes, les factures tombent : la taxe foncière, les assurances, les pellets pour le chauffage, l’électricité et l’entretien de la maison nécessaire pour vivre dignement. Avec la Cgt,Cosette a été sur tous les fronts contre les injustices,les licenciements, la sauvegarde de l’entreprise, les augmentations de salaires,l’égalité salariale. Aussi lorsqu’elle a entendu les rumeurs sur la refonte des pensions de réversion, voyant le danger, elle s’est inquiétée et s’est dit qu’il fallait faire quelque chose pour toutes ces femmes qui risquaient de se retrouver dans la misère.
Même si Jean-Paul Delevoye se veut rassurant en déclarant que « les pensions de réversion seront maintenues, il ajoute qu’« il faudra discuter d’une harmonisation des treize modes de calcul différents ». Cosette etses camarades de la section multi-professionnelle craignent un alignement par le bas et ont décidé d’agir. La campagne lancée par le collectif Femmes retraitées de l’UCR, piloté par Mireille Paume et intitulée « Touche pas à ma pension de réversion », tombe à pic.
Nous avions fort besoin que le collectif construise des propositions et des revendications spécifiques aux femmes retraitées : engager le débat sur la défense des pensions de réversion, tout en posant la question de l’élargissement de ce droit et en proposant une réparation de la perte subie par les femmes retraitées sur leur pension du fait de l’inégalité des salaires,pour réduire les écarts avec celles des hommes.
Les sacrifices, ça suffit !Les femmes retraitées ne veulentplus vivre petitement ; elles ont décidé de se battre.
Pascale Terrat
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis