Il y en avait pour tout le monde ! Les scribes du président ont construit ses vœux pour n’oublier personne. Mais rarement discours n’aura été autant contredit par la réalité. Parler avec empathie des malheurs du peuple pour faire la promotion de sa politique, alors qu’une immense majorité de ce peuple la rejette, est d’un cynisme peu commun.

Les « oubliés » du discours présidentiel

Les seuls dont il n’a pas parlé ce sont précisément ceux à qui sa politique est entièrement dévouée : les grands patrons du CAC 40 qui ont vu l'indice de leurs profits bondir de 28 % en 2019 et les financiers futurs bénéficiaires de sa réforme des retraites. Révélateur : la nomination par Emmanuel Macron au grade d’officier de la Légion d’honneur ce 1er janvier 2020 de Jean-François Cirelli, patron français du plus grand fonds de pension du monde « BlackRock». Cette distinction symbolise bien mieux que ses vœux ce qu’il nous réserve pour 2020.

Emmanuel Macron a choisi l’affrontement et la guerre d’usure en maintenant contre vents et marées sa réforme. Il a repris sans élément nouveau les mêmes justifications de sa réforme bien qu’elles soient toutes contestées.

Une réforme que rien ne justifie

La justice ? Les inégalités ont explosées en France depuis son accession au pouvoir. L’universalité ? Il n’existe nulle part au monde de système universel de retraite tant les situations de travail et de carrières sont différentes. C’est si vrai que déjà des régimes spéciaux sont maintenus.
L’urgence de réformer ? C’est désormais établi, il n’y en a aucune. L’équilibre financier des comptes de la Sécu sera assuré dans quelques années, bien qu’elle ait été gravement sous-financée par les exonérations accordées au patronat.

Emmanuel Macron a même osé lancer un appel à l’unité quand sa réforme provoque une situation de chaos, dont il espère faire porter la responsabilité aux grévistes et à celles et ceux qui s’opposent à sa politique.

C’est contre sa réforme et l’ensemble de sa politique que l’unité du pays peut se construire. Ce sont les meilleurs vœux que chacune et chacun peut souhaiter à ses proches, ses ami-e-s, ses collègues.
C’est ce que nous vous souhaitons en espérant vous retrouver nombreuses et nombreux le 9 janvier pour fêter l’année 2020.

Pascal Santoni