Il nous faut porter un regard lucide sur le syndicalisme aujourd’hui. Certains vantent « la modernisation du syndicalisme et le développement des négociations entre partenaires sociaux ». Derrière cette belle formule se cache une hypocrisie cruelle. Durant les 20 dernières années, les signatures de nombre d’accords par le syndicalisme réformiste ont souvent imposé des reculs sociaux au bénéfice des seuls actionnaires, sous prétexte de « sauver » la Sécu, la retraite, l’hôpital, les services publics, etc. Bilan: les inégalités sociales et territoriales s’aggravent, la rémunération du travail a reculé au bénéfice du capital.
Nous avons besoin d’une protection sociale et environnementale de haut niveau. Vous n’avez pas entendu parler des premiers de cordées, ces derniers mois. Mais vous avez vu beaucoup de retraités, de jeunes venir bénévolement au secours de gens démunis. Quelles leçons pour demain ?
Le syndicalisme doit être bien plus fort et plus puissant unissant salariés et retraités dans leur diversité. Sans doute faut-il revivifier ses fondements: programmes revendicatifs, solidarité, paix et nécessité des luttes sociales. Le nombre d’adhérents devient crucial et doit pouvoir s’exprimer en permanence dans une organisation ou indépendance et démocratie sont les règles de vie intangibles. Ces réflexions visent tout le syndicalisme actuel et valent aussi pour la Cgt.
Sans nier les évolutions passées ou les réflexions en cours, la Cgt a encore beaucoup à faire sur la syndicalisation des salariés et des retraités, sur les nouvelles formes de travail, sur les nouveaux statuts de salariés, sur la place des retraités dans la société et dans la Cgt.
La Cgt et de nombreuses organisations ont publié des propositions pour sortir de la crise, l’UCR travaille avec huit syndicats et associations de retraités. Le rassemblement du syndicalisme et l’élargissement aux associations devient un objectif majeur.
La crise nous a monté que tout ne se règle pas d’en haut. La proximité a ses vertus, l’activité syndicale en territoires aussi. La pandémie a mis en évidence l’efficacité de l’action syndicale, mais aussi ses limites, parions que l’intelligence du monde du travail saura relever les grands défis de demain. Le fléau que vient de connaître notre planète permet de juger comment chaque pays fait face à une crise sanitaire, économique et sociale. Les réponses apportées tiennent beaucoup au poids du syndicalisme et au niveau des luttes sociales.
Article paru dans Vie Nouvelle
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis