Gérard Le Puill publie un nouveau livre, Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim. Un ouvrage consacré à la souveraineté alimentaire de la France.
En achevant le nouveau livre de Gérard Le Puill, dont je viens de lire les épreuves, je me disais qu’il aurait bien fait un brillant conseiller ministériel. Sauf que l’affaire n’aurait pas pu se faire, ses analyses et propositions pour l’avenir de l’agriculture et la souveraineté alimentaire ainsi que l’action contre le réchauffement de la planète ne correspondant pas, c’est le moins qu’on puisse écrire, aux politiques menées dans ce domaine depuis des décennies.
Gérard Le Puill, passé de la ferme familiale à l’usine comme ouvrier caoutchoutier, puis devenu journaliste avec à son actif des centaines et des centaines d’articles et plusieurs livres sur l’agriculture et le climat, sait de quoi il parle. Il dénonce le système mais pas seulement : il fait des propositions pour de « bonnes pratiques agronomiques » en « accroissant la fertilité naturelle des sols ». Avant de rentrer dans le vif du sujet de son ouvrage, il évoque le coronavirus en souhaitant que de cette crise mondiale sorte une solidarité post-pandémique, dans un monde où les humains apprennent à nouveau « à vivre avec les animaux ». Et le voilà exposer ses réflexions pour la souveraineté alimentaire avec des méthodes de production freinant le réchauffement climatique.
Pour étoffer son argumentation, il fait appel à des spécialistes, des économistes, des responsables politiques et syndicaux qu’il cite largement. Il propose une taxation planétaire des énergies fossiles, avec une répartition équitable du produit de cette taxe pour réduire les émissions de CO2, s’inquiète de la gestion de l’eau, souligne la responsabilité de l’Union européenne dans l’augmentation du bilan carbone de l’agriculture, relève la nocivité des lobbyistes. Il évoque la production du lait, la filière sucrière, la mondialisation des échanges et l’instabilité des prix agricoles, l’élevage, la déforestation, la politique de Macron (4 ministres de l’Agriculture, en 3 ans) et son rapport avec le syndicalisme paysan.
Le Puill est résolument pour « passer de l’agrochimie à l’agroécologie », pour l’agroforesterie. Il évoque même l’huile d’olive, les noix et les noisettes « de France », les pesticides… Avec deux moments pertinents sur la chasse, les sangliers ravageurs et les loups en pleine expansion. Sans oublier la situation des bergers et leurs brebis et aussi le bien-être animal.
« Les rendements agricoles vont devenir plus incertains au fil des ans, car dépendant des aléas climatiques », écrit-il, concluant sur l’urgence de donner la priorité à la souveraineté alimentaire de la France.
Le livre de Gérard le Puill est un document de référence. Il livre des informations, invite à la réflexion, fourmille de propositions. Un bouquin à lire puis à garder à proximité.
José Fort
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis