La Commune a enrichi notre pays de chansons qui restent d’une étonnante modernité... C’était un temps où tout homme se faisait chansonnier, celle d’un temps où tous les chansonniers se firent Communards (Georges Coulonges).

Il n’est pas étonnant, d’ailleurs, que l’on compare notre vie d’aujourd’hui à cette époque dont les résonances ne finissent pas de gronder à nos oreilles. Tant de chansons sur le confinement, sur les sabre-peuple qui nous gouvernent actuellement.

Comme hier, des chansons sont devenues des étendards de nos peines et de nos rêves... Et l’on entend à nouveau dans nos rues des airs venus des barricades communardes : « C’est la canaille et bien j’en suis ». Nous en sommes.

 J’aimerai toujours le temps des cerises, c’est de ce temps-là que je garde au cœur une plaie ouverte... Un air entre nostalgie, amour, révolte, espoir. « (Des) air (s) qu’on ne peut entendre sans que le cœur battît et le sang fût en feu », disait Aragon. 

Le Temps des Cerises, de Jean-Baptiste Clément, emblème de notre Commune, pourtant créé trois ans auparavant. Et Eugène Pottier, poète qui écrivit Tout ça n’empêche pas Nicolas qu’la Commune n’est pas morte et l’Internationale dans cette période où les Parisiens montèrent « à l’assaut du ciel » (Karl Marx), mais qui ne devint l’hymne du mouvement ouvrier qu’après sa mise en musique par Pierre Degeyter, ouvrier et musicien belge, en 1888.

Étrangement, les sorties de CD pour ce 150e anniversaire de la Commune sont rares. Et l’espoir de voir rééditer les fabuleux albums qui avaient marqué le 100e anniversaire a été vite déçu.

Richard Vaillant