Environ 25% des ménages de retraités ont du mal à payer leurs factures et connaissent des fins de mois difficiles en France, selon l’Insee.
Rendue publique cet été, une étude de France Stratégie, un observatoire proche du gouvernement, montre que la somme mensuelle consacrée au logement par les ménages modestes réduit sans cesse leur pouvoir d'achat. Le revenu moyen d’une personne appartenant à la catégorie des plus pauvres est de 679€ par mois. Une fois payées les charges incompressibles, il lui reste 169€ pour faire face aux dépenses que sont la nourriture, l’habillement, les transports. Daté du 8 septembre, un communiqué de la Cgt indiquait que la récente réforme de l’Aide personnalisée au logement (APL) n’avait rien changé pour 52,2% des locataires, que 18,2% récupéraient 49€ de plus par mois, tandis que 29,6% perdaient 73€. Diviser pour mieux régner, reste la devise de l’Élysée.
Année après année, la pauvreté monétaire touche aussi un nombre croissant de retraités et surtout de retraitées. En France, la pension nette moyenne sur l’ensemble des retraités était 1 393€ par mois en juin 2021. Si la pension brute moyenne des hommes atteignait 1 924€, celle des femmes n’était que de 1 145€. Sur près de 17 millions de retraités, 5,7 millions perçoivent une pension brute mensuelle inférieure à 1 000€.
Alors que 97% des foyers de retraités indiquent que la pension de retraite est leur principale source de revenu, 15% disent puiser dans leur épargne et 11% disposeraient d’un complément de revenu tiré d’une ou de plusieurs locations. Dit autrement, pour 74% des ménages de retraités, la pension perçue mensuellement est la seule source de revenu disponible, mois après mois. La spéculation étant permanente au niveau national et mondial, de fortes hausses des prix de l’énergie et de certains produits alimentaires vont encore réduire le pouvoir d’achat des ménages aux revenus modestes, dont beaucoup de retraités.
Dans une note de conjoncture publiée le 27 août, l’Insee indiquait que le prix du supercarburant a augmenté de 17,4% sur douze mois et celui du gazole de 16,3%. Le prix du gaz importé de Russie vient de connaître des hausses successives de 9,96% en juillet, de 5,3% en août et de 8,7% en septembre. Le prix de l’électricité augmente aussi. Avec une récolte mondiale en baisse, les prix des céréales, dont le blé dur, sont en hausse sensible et rendront encore plus difficiles les fins de mois de la grande majorité des retraités. Sur douze mois, le prix des fruits et légumes a augmenté de 16,2% en France, suite notamment aux gelées du printemps qui ont considérablement réduit certaines récoltes.
Voilà qui ne va pas améliorer la situation des personnes « en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale » auxquelles l’Insee a également consacré une étude en ce début septembre. Selon ces travaux, « en 2019, 49% des personnes de 16 à 29 ans et 39% des 30-44 ans en situation de privation matérielle et sociale déclarent rencontrer des difficultés pour payer leur loyer ou leurs factures d’électricité ». Beaucoup de grands-parents savent cela. Ils sont nombreux à aider leurs petits-enfants, voire leurs enfants, quand ils en ont les moyens. Mais l’Insee indique que les fins de mois difficiles concernent aussi 25% des ménages âgés de 60 à 74 ans, les locataires de leur logement connaissant plus de difficultés que les propriétaires.
Gérard Le Puill
Les retraité.e.s avaient donc de bonnes raisons de manifester le 1er octobre pour la revalorisation de leurs pensions et ils étaien nombreux à le faire. Mais ils connaissent aussi la capacité de ce gouvernement à faire la sourde oreille aux revendications des retraité.e.s.
C'est pourquoi les 9 organisations de retraité.e.s ont décidé d'une journée nationale d'action début décembre. Préparons dès maintenant cet événement que personne ne pourra ignorer.
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis