Neuf millions de pauvres en France. Un million de plus qu’il y a dix ans. Situation détériorée pour les travailleurs précaires, les personnes en fin de droit, les jeunes, les personnes âgées. Les riches peuvent et doivent participer à l’effort de solidarité nationale.
Les tonitruantes et hypocrites déclarations officielles ne pourront cacher la réalité : la pauvreté a augmenté en France ces dernières années, alors que les profits des grandes fortunes ont vertigineusement progressé.
Près de 3 millions de foyers sans ressource touchent le revenu de solidarité active (RSA) ; un locataire HLM sur cinq, soit 800 000 ménages, a des difficultés à payer son loyer. Et ce sont des millions de Français qui n’arrivent pas à régler leurs factures de gaz et d’électricité. L’année dernière, les Restos du cœur et le Secours populaire ont accueilli environ 3 millions de personnes lors de leur campagne d’hiver. Exagération ?
Ces chiffres ont été publiés ces derniers mois dans des documents officiels et souvent tenus au chaud dans les placards pour raison d’élections présidentielle et législative à venir. La crise sociale qui s’annonce (avec hausse de l’énergie, des produits alimentaires, des loyers, etc.) va renforcer la tendance à la paupérisation d’une partie de la population, y compris parmi les couches moyennes.
On entend souvent le refrain selon lequel les retraités seraient des privilégiés. C’est oublier la disparité des situations : il y a des retraités riches vivant de leurs placements financiers, des retraités disposant de moyens après une vie de travail et de progression de carrières qui voient depuis des années leurs pensions et leur pouvoir d’achat considérablement baisser. Et puis, il y a un tiers des retraités affrontant d’énormes difficultés pour joindre « les deux bouts » ou s’enfonçant dans la pauvreté, les veuves notamment, survivant avec des pensions misérables. Victor Hugo écrivait : « C’est l’enfer des pauvres qui fait le paradis des riches ». C’est toujours d’actualité.
Les « grandes » familles françaises n’ont jamais connu des progressions si importantes de leurs biens. Les actionnaires ont perçu des dividendes constamment à la hausse, bénéficiant des largesses de leur représentant à l’Élysée. Quant à la crise sanitaire, elle a eu pour effet d’accélérer l’épargne des plus riches et par conséquent leur capacité à accroître encore plus leur patrimoine. « Lorsque vous êtes pauvres, vous n'épargnez rien. Au contraire, les 20 % les plus riches épargnent en moyenne 22 % de leurs revenus. Le contraste est immense... On peut penser que cette épargne leur permettra d'investir dans du patrimoine », note un rapport de l’Insee.
Face à cela, une priorité : la lutte pour la justice dans la répartition des richesses, le rétablissement de l’impôt sur la fortune, la taxation des profits et des actionnaires.
José Fort
« Éliminer la pauvreté, ce n’est pas un acte de charité. C’est la protection d’un droit humain fondamental, le droit à la dignité et à une vie décente. » Nelson Mandela.
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis