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Recyclage ou comment transformer des déchets en emplois

« TroCantons » est une association d’utilité sociale et écologique. Le pays d’Ancenis (Loire-Atlantique) est doté d’une réelle usine du réemploi matériel et humain. Une économie sociale au service du recyclage.

 

L’huile de coude et l’organisation des salariés et bénévoles de « TroCantons » donnent une seconde vie aux objets et autres vêtements…

 

 

Recycler des matériels récupérés, mettre à disposition à prix réduits des vêtements, meubles et équipements ménagers pour des familles à petits budgets, tout en créant de l'emploi et de l'insertion, voici les actions menées depuis 20 ans par l'association « TroCantons ». Pendant ces années, la vie n'a pas été un long fleuve tranquille. À l’époque de sa création, 1994, défendre le recyclage comme activité incontournable et utile, n'était pas gagné !
De plus, en aucun cas le montant de la revente des objets et matières premières récupérés suffit à boucler les budgets. Certes, le tout est déposé gratuitement par les habitants, mais cela engendre un traitement manuel long et minutieux avant d'être mis en vente.

Un travail à valoriser

Plusieurs tris sont nécessaires pour classer par familles et évaluer la fonctionnalité. Viennent ensuite le nettoyage, la déstructuration, le stockage, avant la mise en boutique pour la vente aux particuliers ou le transport pour vendre aux filières (métaux, bois, textile etc). Toutes ces étapes de recyclage ont été inventées, codifiées, au fil du temps, par les 19 salariés et les 110 bénévoles de l’association.

Travailler toute la journée au milieu des « déchets » pour les transformer en objets désirables, n'a pas toujours été valorisant. Mais grâce au travail engagé au quotidien par les militants de l'écologie, alliant bon sens et solidarité, l'environnement est devenu une préoccupation citoyenne. L'image de « TroCantons » a évolué. Le cliché de « chiffonniers » s'est estompé. Les salariés ont été confortés dans leur statut de professionnels du réemploi.

Une utilité à financer

Malgré les 700 familles qui poussent les portes des 3 boutiques, chaque semaine, pour y faire leurs achats, l'association souffre du manque de financement des actions d'utilité publique qu'elle engage. Certains élus pensent que la vente des objets issus du réemploi s’autofinance. Ils appuient leur raisonnement sur le modèle d'Emmaüs. Là, il s'agit pourtant d'une structure avec un statut unique en France. Elle est composée de compagnons volontaires, hébergés et non salariés, recevant seulement un petit pécule. C'est assez éloigné des critères de l'économie sociale soumise au code du travail, dont fait partie « Trocantons ».

Malgré les difficultés économiques, l'association continue de se développer. Les ventes progressent chaque année. L'ouverture d'une quatrième boutique est prévue en 2015 afin d'être encore plus à proximité des familles. « TroCantons », c'est, depuis 2 décennies, la rencontre de femmes et d'hommes du pays d'Ancenis animés par une grande générosité. Ils aident les autres, sans tomber dans la charité ou le misérabilisme, leur permettant de retrouver une dignité par le travail ou par l'accès au confort à moindre coût.

 Que font les industriels ?

L'amélioration de la capacité collective à recycler les déchets se mesure à la diminution du volume des matières non recyclables (le tout venant). Le plus souvent, elles sont destinées à être enfouies. Mais, aujourd'hui cette pratique arrive à son terme.

Le gel des terres n’est plus accepté par les agriculteurs. La pollution engendrée pour de nombreuses années n’est plus tolérée par la population. De plus, les odeurs nauséabondes et la dévalorisation des propriétés proches, qui en résultent, font l'objet de nombreuses controverses et poursuites judiciaires. Dès lors, les collectivités territoriales n'ont de cesse de réduire la quantité des déchets « tout venant ». Mais, cette diminution a un coût qu'il est difficile d'estimer et surtout de faire prendre en charge. Moins de déchets, c'est mieux pour la planète et les populations. Mais qui finance la recherche appliquée en matière de recyclage ? Qui prend en charge les coûts de retraitement et de transport des matériaux? Et surtout quels sont les industriels engagés dans une diminution de la production de déchets ?

Aujourd'hui, de grands groupes commencent à s'intéresser au marché du déchet en choisissant uniquement les secteurs ayant un potentiel de rentabilité. À leur manière, ils font du tri sélectif ! Chacun d’entre-nous, en tant qu’individu, peut être amené au réemploi. Mais l’efficacité ne sera réelle qu’avec une prise en compte de tous, y compris les gouvernants et les industriels. Alors, réemployons mais aussi luttons !

 

 

Légendes photos :
La 647 : À l’arrivée, un bric à brac qui pourrait en décourager plus d’un.

La sam 275 :

La 484 : …tandis que les matériaux partiront en filière de recyclage.

Yolande Bachelier
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