On l’annonçait en pleine déconfiture, divisée, à l’agonie. L’avis de décès était à l’impression. A Marseille, la CGT sort renforcée avec une feuille de route de luttes, de rassemblement, de propositions et de mobilisation. Philippe Martinez, élu secrétaire général, lance à la fin du congrès : « syndiqué un jour, syndiqué toujours ».
Qui aurait parié, il y a peu encore, sur un bon déroulement du 51 eme congrès de la CGT, sur une centrale syndicale rassemblée ? Qui aurait pensé, il y a seulement quelques mois, que la première confédération de France aurait voté confortablement son rapport d’activité et à une large majorité son document d’orientation tout en élisant une direction en partie renouvelée avec au poste de secrétaire général Philippe Martinez ?
La crise interne de la CGT a provoqué au sein du syndicat une « grande douleur », de la « colère », une exigence de « contrôle et de transparence ». Elle n’a pas entraîné la désespérance, l’abandon, encore moins la division.
La pression médiatique a atteint des sommets. Depuis sa création, la CGT a souvent été la cible des attaques de la presse aux ordres. Cette fois, les records ont été battus en termes d’insultes et de graveleuses caricatures.
L’environnement social et politique, le comportement de certains qualifiés encore et malgré tout de « partenaires » n’annonçaient pas un long fleuve gégétiste tranquille. Et voilà que ce qui était pressenti (pour ne pas écrire souhaité) affiche totalement l’inverse. Le 51 eme congrès de la CGT a démenti les pronostics les plus funestes. Cela voudrait-il dire qu’un soleil radieux flotte sur la CGT ?
A Marseille, la CGT s’est mise en ordre de marche. Presque en ordre de marche, car la nouvelle direction est attendue aux coins de la centrale par les militants. Ceux-ci ont répercuté, parfois de façon très vive, l’exaspération de la base et des salariés face à la politique économique gouvernementale et à la répression anti syndicale. Goodyear, Air France ont été largement évoqués mais pas seulement. De nombreux exemples de luttes ont ponctué les travaux du congrès. Dès le deuxième jour, un appel a été adopté invitant au développement de l’action par la grève si elle est décidée par les salariés. Avec en ligne de mire, le 28 avril prochain, pour la suite la CGT proposant y compris la grève, « les salariés disposant », selon la formule d’un délégué.
Presque en ordre de marche ? La direction semble bien consciente qu’elle doit aller vite. Sans attendre, ses nouvelles instances vont se réunir pour la mise en œuvre des décisions du congrès et pour préciser les responsabilités des uns et des autres, avec un suivi du travail de chacun permettant d’éviter les excès, les erreurs, les oublis ou encore les débordements. Non pas un « suivi » de style bureaucratique mais plutôt collégial et constructif. Il faut respecter et mériter la confiance des militants.
François Thiéry Cherrier, Maurice Lecomte et Philippe Martinez
Presque en ordre de marche? Pour les retraités, la marche est réussie. Ils viennent d’enregistrer une avancée considérable. « Syndiqué un jour, syndiqué toujours », a lancé Philippe Martinez à la fin du congrès en saluant les modifications des statuts permettant à chaque retraité(e) de « compter pour un ».
A Marseille, la fraternité et la franchise ont marqué le 51 eme congrès d’une CGT à l’opposée d’un syndicat aseptisé. L’organisation, dans sa diversité, est rassemblée pour contester, proposer, mobiliser avec les portes « grandes ouvertes aux jeunes, aux femmes » et… aux retraités qui peuvent se réjouir qu’enfin leur droit à l’égalité avec les actifs soit enfin reconnu.
José Fort
Olivier Jouchter, membre du bureau national de l'UCR est élu à la Commission exécutive confédérale
Bernard Guidou est élu à la Commission de contrôle financier de CGT
Maurice Lecomte est élu au Comité CoGéTise
HK et les Fralib ont animé de belle manière le 51e congrès
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis