Ce livre de Jean-Pierre Levaray est une remarquable compilation des chroniques ouvrières parues entre 2005 et 2015 dans le mensuel de critique sociale CQFD.
L’auteur y raconte la vie quotidienne de son usine d’ammoniaque et d’engrais, une de ces poudrières classées Seveso 2, sur le site de Grand-Quevilly près de Rouen (76) que Total a récemment revendu à des Autrichiens et à un fonds de pensions d’Abu Dhabi.
De la fraternité ouvrière à la servilité des cadres, page après page, tout est consigné d’une plume fine et incisive. Le meilleur comme le pire ! Le salaire qui peine à monter (plus 1,8 % pour les ouvriers, plus 33 % pour les actionnaires)… Les accidents, le matériel vétuste…
Les choses vues et vécues alternent avec le récit des calculs froids des stratèges jamais rassasiés, même par leurs gains colossaux. Dans ces calculs, les ouvriers comptent pour du beurre. L’ouvrage raconte les heurts et malheurs de la classe ouvrière, les copains décédés, l’amiante, les accidents, les joies et les peines, les travers de la résignation, mais aussi les luttes et les espoirs.
Une sorte d’ode prolétarienne à ceux qui vivent, à ceux qui luttent.
Je vous écris de l’usine, Jean-Pierre Levaray, 2015, éditions Libertalia, 15 €.
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis