Du temps de notre enfance, la neige tombait beaucoup plus souvent en hiver qu’en ce début de XXIème siècle. Cela prouve,en dépit de l’enneigement exceptionnel de cet hiver en montagne, que le réchauffement climatique est bien là.
Aux États-Unis comme en France, le début de l’année a été fortement marqué par d’importantes chutes de neige. Faut-il pour autant suivre Donald Trump affirmant que le réchauffement est une vaste blague? Sous forme de neige ou de pluie, les précipitations sont toujours précédées d’une évaporation d’eau qui forme des nuages. Ces derniers voyagent au gré des courants d’altitude avant de tomber en pluie, en neige ou engrêle. Mais l’augmentation des évaporations est bien le résultat du réchauffement climatique.
Début janvier, tandis que les Alpes connaissaient un enneigement exceptionnel, une étude parue dans la revue Nature Climate Change disait que la terre va devenir «considérablement plus sèche» qu’en ce début de siècle. Cette « aridification » entraînera une dégradation des sols et une perte de la biodiversité,pourtant indispensable pour absorber du CO2. Cela se passe déjà dans de nombreux pays, tandis que l’Espagne, le Portugal, l’Italie et le sud de la France commencent à subir ces effets depuis quelques années.
Les tempêtes et les inondations de janvier nous envoient aussi d’autres informations sur ce qu’il convient de faire dès maintenant afin que nos petits-enfants puissent manger à leur faim et vivre sur une planète habitable d’ici la fin du siècle en cours.
Quand la pluie tombe en grande quantité, il vaut mieux disposer des moyens de régulation des cours d’eau que sont les barrages. L’eau qu’ils stockent permet d’écrêter les crues dans un premier temps, ce qui réduit les inondations et les dégâts qui vont avec, sans même parler du prix des assurances. Dans un second temps, cette eau stockée en surface permet aussi de produire de l’électricité à la sortie des barrages et d’irriguer certaines cultures. Verdir la France permet aussi de stocker plus de carbone, ce qui freine le réchauffement climatique.
Il faut avoir tous ces éléments en tête quand des défenseurs « intégristes » de l’environnement s’opposent à la construction du moindre barrage afin de respecter intégralement le milieu naturel. Si nous voulons que nos enfants et petits-enfants mangent à leur faim durant ce siècle, il vaut mieux éviter « l’aridification » des sols en stockant de l’eau pour les irriguer. Entre deux maux, il faut choisir le moindre, selon un vieux dicton. Plus que jamais, nous devons en tenir compte.
Gérard Le Puill
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis