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La violence contre un 1er mai réussi

Ce qui s’est passé en marge de la manifestation parisienne est particulièrement grave et soulève de nombreuses questions auxquelles le Préfet de police de Paris et le ministre de l’Intérieur devront bien répondre.
Photo de la Une : Allaoua Sayad

Le soleil revenu sur la capitale, la manifestation parisienne s’annonçait nombreuse et combattive. Elle l’a été mais cela ne s’est guère vu, car toutes les caméras étaient braquées sur les violences et les dégradations qui se sont déroulées autour du Pont d’Austerlitz.

Les retraités syndicalistes ont de tout temps connu ce type de diversion animée par des groupuscules mobilisés essentiellement pour affronter la police et s’attaquer, autrefois aux défilés de la CGT et à son service d’ordre, aujourd’hui à des magasins censés symboliser le capitalisme : un MacDo et un concessionnaire Renault par exemple… Ces dégradations ayant l’avantage d’attirer les médias bien plus que les manifestations syndicales puissantes et revendicatives mais tranquilles. On peut être un « révolutionnaire accompli » et ne pas être insensible aux charmes de la publicité…

Comment cela a-t-il été possible ?

Les images des violences ont été à la hauteur de l’ampleur du mouvement de contestation de la politique du gouvernement, c'est-à-dire suffisamment graves et diffusées en boucle pour faire passer au second plan les manifestations syndicales dans le pays.

A qui profitent ces violences ? Chacune et chacun d’entre vous se fera une opinion. Mais relevons quelques faits qui laissent perplexes. Comment les blacks blocs, on ne sait comment les nommer, ont-ils pu se regrouper, s’équiper, se « cagouler » au Pont d’Austerlitz sans que personne ne s’en inquiète ? Alors qu’il aurait été possible de les neutraliser en amont de la manifestation. D’autant que cette fois ils ne s’étaient pas mêlé aux manifestants mais avait constitué un groupe distinct de la manif syndicale et regroupé de surcroît sur un pont, relativement facile à cerner. Ce que montrent les images et que les journalistes de BFMTV ont eux-mêmes relevé. Cette « réserve » des autorités de police à Paris est d’autant moins compréhensible que le matin même à Rennes  la manifestation était violemment agressée par la police. 

Les syndicats de police s’interrogent

Or, comme le dit une manifestante du cortège syndicale, « nous on a été fouillé mais à priori pas eux ». C’est ainsi qu’un millier de blacks blocks ont pu défaire leur sacs à dos, sortir cocktails et barres de fer, se masquer en toute tranquillité. Quand on se souvient que lors d’une manifestation contre la loi Travail, le secrétaire général de la CGT avait été lui-même fouillé…

C’est également ce qu’ont souligné les syndicats de police en indiquant que les forces de police n’avaient pas eu l’ordre d’intervenir au moment où il était possible de neutraliser le groupe, mais uniquement après des dégradations très spectaculaires.

Les autorités de police et le ministre étaient avertis des menaces qui pesaient sur la manifestation du 1er mai. Il semble bien qu’à tout le moins ils n’aient pas pris les mesures adéquates pour éviter les incidents et sécuriser la manifestation.

Les effets sont évidents : l’expression du mécontentement ce 1er mai a été occulté, les manifestations peuvent être accusées de générer des violences, de susciter de la crainte voire de la peur avec pour conséquence de dissuader les citoyens d’y participer. Mais aussi de noyer les protestations contre les réformes en cours, notamment celle de la SNCF celle à venir des retraités dans un climat de tensions et d’incidents inquiétants et angoissants. Et enfin de réserver au président de la République le rôle de « pacificateur », rétablissant l’ordre et la sécurité.

Non, nous n’oublierons pas nos revendications

Ce ne serait pas la première fois qu’un gouvernement cèderait à la tentation d’exploiter des scènes de violence sociales afin d’établir ou de rétablir son autorité et d’imposer sa politique. Rappelons-nous mai et juin 68 et le cycle manifestations-répression qui a précédé les élections législatives qui ont donné une majorité absolue au pouvoir gaulliste en grande difficulté.

Ce serait un jeu bien dangereux pour la démocratie et on a pu voir la récupération qu’a pu en faire le Front National. A chacune et chacun d’entre nous de s’opposer à une telle éventualité. En nous rassemblant plus forts et plus nombreux. Le 22 mai prochain et les retraité-e-s le 14 juin, pour annuler la hausse de la CSG et la revalorisation de nos pensions.


Pascal Santoni

 

 

 

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