Le bouclier fiscal instauré par Nicolas Sarkozy avait coûté 680 millions d’euros aux finances publiques. Les cadeaux d’Emmanuel Macron s’élèvent à 10 milliards. L'argument selon lequel ces cadeaux faciliteraient l'investissement vient d'être démenti par une étude d'Oxfam : depuis 10 ans deux tiers des profits des entreprises du CAC 40 ont été distribués aux actionnaires, un tiers seulement à l'investissement.
Et que dire de la fraude fiscale et de « l’optimisation fiscale » qu’une une étude récente a évaluée à 300 Mds. Mais ce n’est pas cette partie là des dépenses publiques, les services rendus au privé, que le gouvernement prévoit de réduire, mais les autres, celles qui financent les services publics.
Mais c’est la dépense publique qui serait responsable de la dette ! La dépense publique c'est-à-dire, le financement de notre système de santé, de la protection sociale, les investissements publics, le fonctionnement des administrations.
L’invocation de la dette est un prétexte, si ce n’était pas le cas le gouvernement pourrait parfaitement réduire le montant des cadeaux aux plus riches qui ne profitent en rien à l’économie. Rappelons qu’au lendemain de la dernière guerre, la dette atteignait un taux de 200 % du PIB (100 % aujourd’hui), et cela n’a pas empêché de créer la Sécurité sociale et de financer d’énormes investissements pour reconstruire le pays. Rappelons aussi que 10 ans après la dette était réduite à 30 % du PIB !
Un prétexte, car il s’agit pour le grand patronat d’en finir avec le modèle social Français, ce qu’ils réclament depuis 60 ans. Ce qu’ils veulent c’est un modèle qui soit beaucoup moins social, afin de réduire leur contribution fiscale, récupérer les secteurs rentables des services aujourd’hui publics et augmenter toujours plus la part des dividendes tirés de la production de richesses. C’est ce que met en œuvre Emmanuel Macron.
Des cheminots aux agents de la fonction publique c’est la même méthode : mettre en difficulté les services publics pour préparer les esprits à la mise en concurrence puis à la privatisation des segments les plus rentables, et uniquement ceux là, affaiblir l’Etat et sa Fonction publique pour limiter son rôle de régulation et de redistribution des richesses. Parallèlement réduire l’ensemble des prestations sociales et les capacités d’accueil et de traitement des missions de services publics au nom de la dette.
C’est une des raisons pour lesquelles les retraités sont directement concernés par ces atteintes aux services publics et à la fonction publique. Tout au contraire les retraités ont besoin, et l’allongement de l’espérance de vie accroît ce besoin, de services publics de qualité.
C’est pourquoi les retraités participeront massivement aux manifestations du 22 mai, à l’appel des 9 organisations de salariés : CGT, CFDT, FO, FSU, CFE-CGC, CFTC, FAFP, Solidaires et Unsa.
Pascal Santoni
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis