Pendant plusieurs mois, les cheminots se sont battus contre la nouvelle politique de transport que le gouvernement a imposé. Les conséquences de sa mise en place sont économiques et environnementales.
Il n'y a guère que le président américain, Donald Trump, pour nier la réalité du réchauffement climatique et ignorer l'ampleur de ses conséquences dramatiques pour la planète et ses habitants. Mais si, en France, le président de la République affiche volontiers des préoccupations environnementales, ses actes démentent ses propos.
Il en est ainsi de la réforme de notre système ferroviaire qui veut imposer le changement de statut de l'entreprise nationale, l'abandon progressif du statut des cheminots et l'ouverture à la concurrence du trafic voyageurs. Avec à l'horizon, quoiqu'il s'en défende, la privatisation des segments rentables de l'entreprise et la dégradation, voire l'abandon, de ce qui ne l'est pas. En réalité, il s'agit de l'éradication de la conception d'un service public ferroviaire.
L'ouverture à la concurrence dans le trafic ferroviaire a un précédent en France : le transport des marchandises depuis 2006.
Les conséquences sont édifiantes : le transport routier s’est développé au détriment du rail. Le fret SNCF transportait 41,2 GTK (milliards de tonnes kilomètre) en 2006 pour chuter à 32,6 GTK aujourd’hui, tout opérateur confondu. La part du rail dans le transport de marchandises est passée de 15,85% à 9,63%, tandis que celle du routier passait de 76,2 % à 85,01 %. On a pourtant calculé qu’un train de marchandises permet de retirer 50 camions de nos routes et autoroutes et que le transport routier de marchandises génère 5 fois plus de coûts externes que le rail. Mais les 40 milliards des coûts annuels d’entretien et de création des routes, liés à la pollution, aux accidents et dépenses de santé qui en résultent, sont assurés…par les contribuables.
On voit bien l’intérêt des grandes sociétés privées : un marché d’autant plus lucratif qu’il est dispensé de ces charges. Et cela au détriment de l’environnement et de la santé de la population.
C’est cette politique coûteuse pour les collectivités, menée par les gouvernements précédents, en accord avec la direction de la SNCF, qu’Emmanuel Macron veut poursuivre et accélérer en développant le trafic des voyageurs par la route, les fameux « cars Macron ». C’est cette politique que les cheminots rejettent massivement. C’est tout le sens de notre soutien plein et entier à leur lutte.
Dossier Vie nouvelle
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