Il paraît que le président Macron veut reconquérir la confiance des retraités. « Arrêter d’emmerder les retraités » proclame t-il en veillant à ce que cette petite phrase soit bien médiatisée…après avoir saigné leur pouvoir d’achat. Craindrait-il la colère des retraités dont il niait l’existence il y a peu ?
Les médias se sont fait largement l’écho de la perte de confiance des anciens dans la politique du gouvernement Macron. Selon eux les retraités ne comprendraient pas que les sacrifices qui leur sont demandés sont destinés à favoriser le travail et l’activité de leurs enfants et petits enfants.
Mais la côte de popularité d’Emmanuel Macron qui continue de chuter dangereusement n’est pas meilleure chez les salariés. Ce qui prouve que les sacrifices demandés aux retraités n’ont guère bénéficié aux actifs. C’est même le contraire qui se produit : le chômage des jeunes est toujours aussi élevé, celui des moins jeunes s’aggrave : selon une étude du ministère de la Santé, 1,4 million de Français, âgés de 53 à 69 ans, ne perçoivent ni revenu d'activités, ni pension de retraite. Un tiers d'entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Par contre la santé des plus riches n’a jamais été aussi florissante : suppression de l’Impôt sur la fortune, baisse de l’imposition sur les revenus du capital, maintien des exonérations et des niches fiscales, en tout c’est près de 300 milliards de recettes fiscales qui échappent à l’Etat. Selon le ministère des Comptes publics, les recettes fiscales de l’Etat ont reculé de 2,4 % par rapport au premier semestre 2017, une baisse en volume de 4,5 % qui représente un trou de 14 milliards d’euros sur l’année.
Le problème c’est que de plus en plus de retraités ont bien compris le sens de la politique voulue par le président. La mesure qui va permettre à 300 000 retraités d’être exonérés de la hausse de la CSG, sur les 8 à 9 millions qui la subiront ne suffira pas à regagner la confiance des retraités. La hausse de la CSG, après le blocage des pensions et leur désindexation pour 2019 et 2020, vont servir à compenser les faveurs accordées « aux premiers de cordée », ces « nécessiteux » qui ont vu leurs profits battre des records. Et pas la moindre amélioration sur le front de l’emploi ni sur celui de la dette qui s’aggrave.
En réalité c’est une politique qui mène le pays au chaos et les retraités le perçoivent. C’est bien ce qui fonde leur colère qui ne se dément pas.
Les syndicats ont pris leur responsabilité en appelant à la mobilisation générale, comme le titre Vie nouvelle, le magazine des retraités CGT.
Pascal Santoni
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