7 avril 2020. Elisabeth, victime du Codiv-19, salariée d’un Ehpad Korian à Mulhouse est décédée. Tristesse immense de ses proches, de ses collègues, du syndicat CGT du groupe Korian. Le 18 mars 2020, au Pays basque, une infirmière, parmi les premières victimes du personnel soignant, est décédée, bouleversant toute la région. Depuis, la surmortalité chez les personnels soignants attestent de leur engagement et de la pénurie des moyens dont elles disposaient pour sauver des vies.

Ces nouvelles nous rappellent que tous ceux qui sont mobilisés, travailleurs de la santé, services sanitaires et sociaux, éboueurs, personnels des supermarchés, routiers, pompiers, travailleurs de l’énergie, de la communication, sans oublier les salariés des pompes funèbres ont fait front sans tergiverser.

D’autres ont été obligés, sous les pressions patronales assorties du chantage à l’emploi, comme chez Amazon, Thales, Airbus et bien d’autres, de s’exposer, augmentant le chiffre des contaminations possibles et des morts.

Le confinement n’a pas permis d’exprimer comme on l’aurait voulu toute l’affection que l’on peut avoir pour nos proches, amis et camarades qui ont été pris dans l’engrenage du risque.

Un ami vous dira que son beau-fils kinésithérapeute à l’hôpital a été contaminé. Il va mieux, mais un de ses collègues vient de succomber à la maladie parce qu’il était de santé fragile. Banalité insupportable.

L’avalanche des mauvaises nouvelles nous révolte, certes, mais nous savons que c’est avant tout grâce à eux, toutes et tous, que notre pays pourra se relever. C’est ce monde du travail, fidèle au poste pour organiser la résistance et l’éradication de la maladie qu’il faudra toujours remercier.

La leçon de cette pandémie, c’est que nous pouvons être fiers de celles et ceux qui ont sauvé des vies au risque de perdre la leur. C’est la juste réévaluation de l’échelle des valeurs humaines.

Yvon Huet

La médaille et les dividendes

2013. L’externalisation de la production du stock stratégique de matériel de santé en Asie est décidée. Depuis 2013, près de 17 500 lits de nuit d’hôpital ont été fermés.
2020. 14 janvier. La ministre de la Santé du gouvernement Macron, Agnès Buzyn, déclare que « le risque d'importation du virus depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ».
26 janvier. Elle indique que : « nous avons des dizaines de millions de masques en stock en cas d’épidémie… »
19 mars. Seules 98 personnes par million d’habitants ont été testées en France, contre 4 800 en Corée du Sud.
22 mars. Le Conseil d’État affirme que : « la limitation, à ce jour, des tests aux seuls personnels de santé présentant des symptômes du virus résulte d'une insuffisante disponibilité des matériels. » Dans le même temps, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, déclare qu’« on ne peut pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise, bien au contraire. »
10 avril. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie prévient qu’« il faudra faire des efforts… pour payer la dette. »
28 avril. Travaux pratiques : Sans consulter les élus et les syndicats, Édouard Philippe annonce « le déconfinement progressif par la reprise des activités à partir du 11 mai ». Le même jour, le groupe pharmaceutique Sanofi, grand profiteur de la crise sanitaire, décide de verser 4 milliards de dividendes à ses actionnaires.