Cet événement exceptionnel a permis de restituer les priorités sociales, économiques et environnementales du pays, voire du monde. Une expérience à grande échelle, sans précédent, qui a mis en évidence, comme jamais, les dégâts causés par l’industrialisation à outrance, la mondialisation de l’économie et les atteintes à la vie de notre planète.

Cette pause dans notre vie d’avant a montré la réversibilité de certains effets négatifs. La diminution drastique des transports maritime, aérien et terrestre a eu pour conséquence une chute vertigineuse de la pollution, améliorant la qualité de l’air et limitant l’émission des gaz à effet de serre. Le bilan de ces deux mois de confinement est explicite: l’humain moins présent, la faune s’épanouit. De nombreuses observations scientifiques montrent que la vie sauvage a vite repris ses droits.

Respiration

La période a été plus efficace que tous les traités mondiaux sur le climat. Elle a permis à la Terre de respirer à nouveau. Mais va-t-on en tirer les enseignements, cesser d’abattre des milliers d’hectares de forêt pour produire de l’huile de palme ou du soja ? Cesser de consommer du tourisme au mépris des territoires ? Faire faire aux produits de consommation courants le tour du monde en bateau pour gagner quelques dollars ? 

Si les hirondelles ont pu de nouveau faire leur nid tranquillement, des hommes, de par le monde et même en France, ont souffert de la faim. Les ONG, bridées dans leurs actions par les mesures de confinement, n’ont pas pu remplir leurs missions habituelles dont le secours alimentaire. La fragilité de la situation économique des familles est apparue au grand jour.

Indépendance

Les Français ont ressenti le danger de ne pas avoir un secteur pharmaceutique public, avec toutes les péripéties des ruptures de stock de médicaments indispensables et produits à l’autre bout du monde. Les grands groupes pharmaceutiques font fabriquer dans les pays pratiquant les prix les plus bas, sans état d’âme sur la sécurité des approvisionnements. Pour certains produits alimentaires, c’est la même chose. En cas de pandémie ou de guerre économique, l’indépendance de production du pays devient plus qu’essentielle.

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