Casse sociale, pression sur les salaires, fermeture de lits dans l'hôpital public… en dépit de la crise économique et sanitaire, le gouvernement continue sa destruction des services publics et de notre système social, mettant en œuvre une série de mesures régressives dans l’intérêt du grand patronat et des plus riches.
Le plan de relance de 100 milliards d'euros, annoncé en grande pompe, ne s'adresse qu'aux entreprises, qui pourront notamment bénéficier d'une exonération d’impôts de production à hauteur de 10 milliards d’euros par an et cela sans aucune condition ni contrepartie. Or on sait que ces aides, loin de favoriser les investissements bénéficient surtout aux actionnaires. En cette année de crise sanitaire, selon l’Oxfam, 23 entreprises du CAC 40 ont versé 37 milliards de dividendes et 10 d’entre elles ont distribué plus de dividendes qu’elles n’ont fait de bénéfices. A l’échelle de l’Europe la part des revenus dédiés aux actionnaires a été multiplié par 4 en 25 ans, au détriment des investissements.
A l’inverse, aucune mesure n'a été prise pour les travailleurs victimes de délocalisations et plans de licenciements (17 000 suppressions de poste chez Airbus, dont 5 000 en France, 4 600 chez Renault, 1 000 chez Sanofi…).
Les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minima sociaux sont soumis à des contrôles toujours plus sévères. Malgré l'explosion du chômage, le gouvernement refuse d'abandonner sa réforme de l'assurance-chômage, qui va entraîner une baisse moyenne des indemnités de 22 %, et plonger des milliers de privés d'emploi et de travailleurs précaires dans la pauvreté.
Le gouvernement est aussi revenu à la charge sur la réforme des retraites et a commandé un rapport au COR (Conseil d'orientation des retraites) pour proposer une nouvelle mouture de cette réforme. Il y a fort à parier qu’il va proposer de repousser l’âge de départ puisqu’il n’a pas réussi à faire accepter son régime de retraites à points.
Ainsi la création immédiate d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale dédiée à l’autonomie et gérée par le CNSA (c'est à dire l'État) constitue un cadeau de plus au secteur privé ! C'est une étape supplémentaire vers une étatisation de la Sécurité sociale, à l'image du modèle anglo-saxon qui n’assure qu’un minimum pour les plus précaires et ouvrent la porte aux assurances privés.
La CGT revendique l'annulation de toutes ces contre-réformes et condamne toute nouvelle régression en matière de retraite et de protection sociale.
L’urgence sociale impose au contraire de préserver notre modèle social et les services publics qui lui sont adossés. La crise sanitaire a démontré combien ces derniers sont essentiels pour garantir à toutes et tous l’accès aux droits sociaux et aux soins.
Le Ségur de la santé n’a annoncé aucun infléchissement dans la politique de démantèlement du service public de santé. Pire, il la conforte en poursuivant une gestion libérale, purement comptable, et en dégradant encore un peu plus les conditions de travail. Des miettes pour les salaires, des créations d’emplois à minima, moins de 4 emplois par établissement… Quant aux 4 000 lits promis, ils ne compensent même pas les 4 700 supprimés depuis le début de quinquennat d'Emmanuel Macron…
La situation impose donc des mesures de transformation profonde en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles. La priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre d’emplois stables et qualifiés, à la sortie de la précarité en particulier des jeunes travailleurs, des étudiants.
Cela passe notamment par la réduction du temps de travail sans perte de salaire, le développement des services publics et des industries nécessaires à la réponse aux besoins en biens et services, en prenant en compte l’urgence écologique.
Les retraités ont eux aussi besoin d’un plan de relance du pouvoir d’achat. Pour eux-mêmes, car ils n’ont cessé de voir leur ressources diminuer et pour dynamiser la reprise de l’économie, seule véritable solution pour éviter que la récession s’aggrave.
Notre plan de relance c’est la lutte contre la précarité et la pauvreté, la hausse des salaires et des pensions, le développement des services publics, l’abandon définitif de la réforme des retraites…
Pour imposer ce changement, les organisations syndicales appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, à travers des grèves, des manifestations et des rassemblements.
La CGT
L'Appel de l'UCR CGT
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